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La Lettre n° 32 | Présentation
Jean-Philippe Bras
Crédits : S. Mervin/IISMM
par Jean-Philippe Bras

L’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)

L’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM) est un institut de l’EHESS dont la création a été actée au mois de mai 1999 par un échange de correspondances entre le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche et le président de l’EHESS.

Les missions de l’IISMM

- promouvoir la recherche sur le monde musulman, en privilégiant l’interdisciplinarité, en rapprochant les aires géographiques et les sciences du religieux, en faisant émerger de nouvelles thématiques de recherche comme, par exemple, celles qui ont trait aux islams « périphériques », de l’Asie du Sud-Est à l’Europe, en passant par l’Afrique sub-saharienne,
- apporter un soutien – sous diverses formes – aux jeunes chercheurs, doctorants et post-doctorants, travaillant sur le monde musulman,
- diffuser les savoirs scientifiques sur l’islam et le monde musulman  auprès de divers publics : le public scientifique ; les publics professionnels ; le public au sens large.

Il ne s’agissait cependant pas de créer un nouveau centre de recherche sur le monde musulman, mais de mettre en place une structure de coopération scientifique s’appuyant sur les ressources de l’École et suscitant les partenariats avec d’autres structures de recherche et des chercheurs à titre individuel, en France et à l’étranger. D’où la particularité de l’Institut qui ne dispose pas de chercheurs en poste, mais mobilise sur la base du volontariat des chercheurs sur projet.

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Soraya el-Alaoui, Sabrina Mervin, Jean-Philippe Bras, Marie-Hélène Bayle & Xhensila Lachambre.

Crédits : S. Mervin


L’Institut est aujourd’hui codirigé par Jean-Philippe Bras, professeur de droit public à l’université de Rouen, et  Sabrina Mervin, chargée de recherche au CNRS et membre du Centre d'études interdisciplinaires des faits religieux (CEIFR). Son équipe administrative est composée de Xhensila Lachambre, gestionnaire administrative, Marie-Hélène Bayle, responsable de la formation professionnelle et des cycles de conférences publiques, et Soraya el-Alaoui, en charge de la diffusion scientifique. Les orientations scientifiques de l’Institut sont décidées dans le cadre d’un conseil scientifique qui se réunit annuellement, et ses activités font l’objet d’un suivi par un comité de pilotage.

La recherche

Les activités de recherche de l’IISMM sont conduites dans le cadre de séminaires (dix-sept en 2009-2010) et de projets de recherche financés par l’Institut, mais aussi de réponses à des appels à projets (ANR, Cèdre, etc.) ou d’études pour le compte des personnes publiques.

Les projets de recherche sont lancés sur proposition d’un ou plusieurs chercheurs après accord de la direction de l’Institut et consultation du comité de pilotage. Ils donnent lieu à un financement pluriannuel (trois à quatre ans) d’un montant modeste mais permettent aux responsables de projet d’organiser des journées d’études, d’inviter des intervenants extérieurs dans le cadre de séminaires couplés avec le projet, en s’appuyant sur la logistique de l’IISMM. Le but est de permettre l’exploration de nouvelles hypothèses de recherche et la mise en œuvre de nouvelles manières de faire la recherche, de promouvoir des recherches comparatives et transdisciplinaires, de traiter des thématiques ou questions émergentes ou peu envisagées dans le champ des études sur l’Islam et le monde musulman. Les travaux réalisés dans le cadre de ces projets peuvent donner lieu à des publications.
Les travaux de recherche s’articulent autour de cinq axes :
- « Pratiques historiographiques : archives, mémoires, patrimoines »,
- « Dynamiques des territoires et des populations »,
- « L'Islam : textes, normes et pratiques »,
- « Monde musulman, islams, et constructions contemporaines du politique »,
- « Arts, littératures et sociétés ».
Parmi les journées d’études les plus récentes, on citera celles consacrées à la romancière libanaise Hanan el-Cheikh (9-10 mars 2010), aux études coraniques aujourd’hui (méthodes, enjeux, débats) (26-27 novembre 2009), aux « Kolkhozes d’Allah » (22-23 janvier 2010). Ces manifestations scientifiques sont de manière générale organisées en partenariat avec des institutions de recherche en France et à l’étranger. La chaire de l’IISMM (douze mois d’invitations) joue un rôle essentiel dans la mise en place de ces partenariats internationaux et nationaux

Le soutien aux jeunes chercheurs et la formation à la recherche

L’IISMM a développé plusieurs instruments de soutien aux jeunes chercheurs dans le domaine des études sur l’Islam et le monde musulman, principalement des séminaires ouverts, des rencontres doctorales, un prix de thèse, et l’accueil scientifique des post-doctorants.
Les séminaires de l’IISMM, dans leur très grande majorité, sont ouverts aux étudiants en master de l’EHESS et des universités, ainsi qu’aux doctorants. Le fort accroissement du nombre des séminaires (six en 2005-2006, dix-sept en 2009-2010) permet une présence significative de l’IISMM dans la formation des jeunes chercheurs, notamment ceux inscrits dans des cursus parisiens. Il faut au surplus souligner que certains de ces séminaires sont  co-animés par de jeunes chercheurs, post-doctorants ou doctorants en fin de thèse.

Les rencontres doctorales de l’IISMM sont organisées sur un rythme annuel, en partenariat avec une institution située à l’étranger (institut français ou centre de recherche national). Quinze à vingt doctorants sont retenus par un comité de sélection après appel à candidatures. L’un des objectifs est de permettre, dans une session encadrée par plusieurs enseignants-chercheurs, la rencontre de doctorants français avec des doctorants du monde musulman. Ces rencontres sont également ouvertes à des doctorants et enseignants européens. Chaque session est organisée autour d’un thème, et favorise le croisement des disciplines et des terrains. Les deux dernières rencontres se sont tenues à Tunis (La preuve en sciences sociales, IISMM-IRMC-DIRASET, juillet 2009), et au Caire (Le régime de l’archive au Moyen-Orient, IISMM-IFAO, janvier 2010).
Le prix de la meilleure thèse en langue française sur le monde musulman s’est tenu en 2002 et en 2006. Une troisième édition est en préparation.

La diffusion des savoirs

L’activité éditoriale de l’IISMM est conduite principalement à travers deux collections, « Terres et gens d’Islam » chez Karthala (dernières parutions : Leyla Dakhli, Une génération d’intellectuels arabes. Syrie et Liban (1908-1940), 2009 ; François Pouillon (ed.), Léon l’africain, 2009) ; « L’Islam en débats » chez Téraèdre (dernier titre, Frédéric Lagrange, Islam d’interdits, Islam  de jouissance, 2008).
Sous la responsabilité de Soraya el-Alaoui, le site et le Bulletin de l’IISMM sont les principaux supports de diffusion de l’information scientifique.
Le site internet comporte des rubriques de présentation de l’Institut et de ses activités : programmes de recherche, manifestations scientifiques, séminaires, conférences publiques, publications, etc. L’actualité éditoriale est également signalée à travers des comptes rendus d’ouvrages.
Publié en ligne avec une périodicité mensuelle depuis sa création en février 2007, le Bulletin de l’IISMM a été conçu comme un agenda permettant d’annoncer les différentes manifestations de l’IISMM, qu’elles soient régulières (actualité des différents séminaires) ou ponctuelles (interventions des professeurs invités ; journées d’études ;  colloques ; écoles doctorales). Le bulletin signale également les manifestations organisées par les différents centres de recherche ayant pour champ d’étude l’islam et les sociétés du monde musulman, non seulement à l’EHESS, mais plus généralement en France et à l’étranger. En diffusant des appels à communications, des appels d’offres, des annonces de bourses et de stages à destination des étudiants aussi bien que des chercheurs confirmés, le bulletin entend favoriser la diffusion des informations et les dynamiques de la recherche. Il comprend enfin une rubrique annonçant les dernières publications et manifestations culturelles intéressant le monde musulman.

La formation professionnelle (responsable Marie-Hélène Bayle) s’est fortement développée au cours des dernières années. L’offre de formation rencontre une demande de plus en plus affirmée des milieux professionnels des administrations publiques. Dans les classes, les hôpitaux, les prisons, les tribunaux, les quartiers dits sensibles, les cantines, les lieux publics, les agents publics sont confrontés à des situations et des demandes  où le registre de l’Islam est régulièrement mobilisé.  Le décryptage et l’administration ou la gestion de ces situations supposent que les agents disposent de points de repères sur ce registre. S’agissant de situations professionnelles concrètes, la formation dispensée doit simultanément proposer des modules d’enseignements généraux et des mises en contexte pratique. Les formations sont mises en place par voie de conventions avec les différents ministères (Affaires étrangères, Éducation nationale, Défense, Intérieur, Justice, Santé, etc.).

Le cycle de conférences publiques de l’IISMM Connaissance de l’Islam a été inauguré en 2006 et a suscité un intérêt croissant. Se tenant de janvier à juin, à l’amphithéâtre de l’EHESS, il est organisé par sessions thématiques, celle de 2010 étant consacrée au thème Iran-Pakistan-Afghanistan : au cœur du conflit régional ? Prononcées par des spécialistes français ou étrangers (invités de la chaire de l’IISMM et de l’EHESS), elles sont suivies par un public diversifié et pour partie fidélisé. Ce succès atteste d’attentes fortes de la société française au regard des questionnements que suscite l’Islam sur la scène nationale et internationale. Il est aussi le fruit du partenariat entamé avec le Collège de France en 2008 et du travail important d’information sur le cycle dans la presse.

Depuis le mois de janvier 2010, l’IISMM organise également des réunions scientifiques ouvertes autour de questions d’actualité : « Yémen : crises et conflits » (29 janvier) ; « Mosquées et minarets » (18 février) ; « Le voile dit intégral » (3 mai) ; « La finance islamique » (26 mai) ; « Les institutions d’enseignement islamique » (7 juin).