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La Lettre n° 59 | Échos de la recherche
Programme Paris Nouveaux Mondes

Programme Paris Nouveaux Mondes

Communiqué de presse

Michel Serres, de l’Académie française, a prononcé le 29 janvier la conférence inaugurale du Programme Paris Nouveaux Mondes, l’Initiative d’excellence du Pôle de recherche et d’enseignement supérieur « hautes études, Sorbonne, arts et métiers » (Pres héSam). Cette conférence, sur le thème « l’innovation et le numérique », marquait le lancement officiel du Programme.

Devant un grand amphithéâtre comble, François Weil, Recteur et chancelier des universités de l’académie de Paris a accueilli les invités, en particulier les représentants du Président de la République et de la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, et l’ensemble de l’assistance et a replacé les enjeux du Pres héSam et du Programme Paris Nouveaux Mondes dans le cadre de la politique gouvernementale et dans la perspective de défis à relever.
Jean-Claude Colliard, président du Pres héSam, a rappelé la genèse du pôle et celle du Programme Paris Nouveaux Mondes. Il salua les quinze chefs d’établissement membre du Pres présents dans l’amphithéâtre.

Alain Cadix, administrateur général du Programme, en a mentionné les grandes lignes et options politiques et a montré combien les enseignements de Michel Serres avaient pu inspirer les architectes du Programme : l’articulation de tous les savoirs, la place des humanités et de la philosophie, le retour de l’invention, la « joyeuse invention », comme réponse aux défis de notre temps.

Michel Serres a ensuite prononcé une conférence d’une heure environ où il a dépeint la révolution numérique en cours. Elle aura selon lui des effets au moins aussi considérables qu’en leur temps l’invention de l’écriture puis celle de l’imprimerie. Les notions de temps et d’espace en sont totalement transformées. Les façons d’accéder à la connaissance profondément modifiées. A cet égard, chaque grande rupture dans l’histoire de l’humanité conduit à priver l’homme de facultés (« l’homme perd ») mais chaque révolution lui en apporte de nouvelles (« l’homme gagne »). A la part de mémoire et de capacité mentale de traitement de l’information qu’il perd avec la diffusion généralisée des technologies numériques, l’homme gagne une possibilité nouvelle de mise en relation – d’individus, de groupes et de réseaux, de savoirs – mais aussi une faculté décuplée d’invention et de création. C’est probablement de ce côté-là que se trouvent les réponses aux enjeux contemporains de l’humanité.

Michel Serres a souligné que l’écart entre les pratiques nouvelles nées de la diffusion généralisée, dès le plus jeune âge, du numérique et celles des organisations instituées à une époque où l’humanité vivait autrement, est devenu considérable. L’entrée dans cette nouvelle ère de l’humanité interpelle la sphère académique. L’École et l’Université doivent engager leur métamorphose.

Cette analyse inspire certains volets du Programme Paris Nouveaux Mondes. L’exhortation de Michel Serres fut bien reçue par l’auditoire du grand amphithéâtre de La Sorbonne qui lui fit une ovation à l’issue de sa conférence.

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