En régime chrétien, le culte des saints ne met pas à l’honneur des personnages solitaires. Une même église, une même confrérie, un même autel sont d’ordinaire dédiés à plusieurs patrons ; sur un même retable se pressent volontiers des cohortes de saints ; en maintes circonstances, la prière liturgique elle-même aime égrener, sous la forme familière des litanies, les différents chœurs des élus. Partant du constat que l’hagiographie n’est pas seulement vouée à l’exaltation du singulier ou de l’exceptionnel, le colloque s’intéressera aux logiques qui ont présidé à la formation de ces regroupements plus ou moins larges de saints : est-ce pure et simple addition d’intercesseurs augmentant leur efficacité par accumulation ? Comment se concilient les impératifs antagonistes d’exhaustivité et d’exemplarité ? De quelle ecclésiologie, faite de communion mais traversée aussi de conflits sous-jacents, ces dévotions collectives sont-elles porteuses ?
Telles sont quelques-unes des questions auxquelles tentera de répondre une quarantaine d’historiens, liturgistes, littéraires, historiens de l’art, anthropologues spécialistes du Moyen Âge et de l’époque moderne.