Dans le contexte des révolutions arabes qui se sont succédées au fil de l'année 2011, la question palestinienne occupe une place paradoxale. D'un côté, ces révolutions ont redonné de la pertinence à un langage politique et à des imaginaires nationaux arabes. Dans ces circonstances, où est l'enjeu palestinien, généralement considéré comme central ? D'un autre côté, à court terme à tout le moins, les Palestiniens apparaissent comme curieusement absents, à la fois comme acteurs et comme enjeu des mouvements de protestation. Les mobilisations politiques arabes en faveur de la Palestine sont-elles distendues du fait du recentrage des revendications révolutionnaires sur des enjeux nationaux, et de perceptions peut-être plus ambiguës à l'égard de la question palestinienne dans certains pays du monde arabe ? Ou sont-elles renouvelées par l'effet conjugué des réseaux électroniques, de la mise au centre des revendications de l'exigence de dignité des personnes, et de l'expérience de la solidarité révolutionnaire ?