Chacun s’accorde, quelle que soit sa discipline, sur le constat que les inégalités (entre classes, générations, nationalités, religions, sexes…) ne cessent de s’intensifier dans une conjoncture globale diversement qualifiée de capitalisme financiarisé, de néolibéralisme ou de post-capitalisme. Les études abondent mesurant la croissance de ces inégalités. Elles font corollairement l’objet de contestations de plus en plus nombreuses sous des formes diverses: soulèvements et luttes concrètes, mise en place de dispositifs censés les contrer ou au moins les neutraliser dans des espaces microsociaux de proximité, édification d’agencements collectifs numériques…

L’hétérogénéité des intentions, des problématiques, des visions concernant la société, l’État, les idéologies politiques et économiques ont conduit à la création et à la consolidation de plages de recherches spécifiques : société civile et revendications citoyennes, mouvements sociaux et politiques, économie collaborative, économie sociale et solidaire, etc. Dans tous ces champs sociaux qui entendent limiter, à leur manière et avec leurs propres forces, la montée des inégalités et leurs excès, une mobilisation des subjectivités individuelles (développement des facultés créatives et adaptatives) s’observe, appelant de nouvelles interprétations: d’un côté, des travaux importants ont en effet mis en évidence comment ces subjectivités sont une des ressources centrales du capitalisme ; de l’autre, à l’encontre d’un déterminisme clôturant, s’impose la nécessité de comprendre les modes actuels de production des processus d’affranchissement et des logiques d’émancipation dont l’orientation est plus ou moins totalisante, économique, politique, microcollective...

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