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La Lettre n° 33 | Éditorial
François Weil
Crédits : J. B.
par François Weil

     

Le conseil d’administration de l’École s’est prononcé le 20 mai dernier en faveur du passage de l’établissement aux responsabilités et compétences élargies (RCE). Sur 40 membres en exercice, 28 ont voté pour, 5 contre ; il y a eu 4 bulletins blancs, une abstention, et 2 absents. Je vous rappelle que le comité technique paritaire de l’École avait préalablement donné un avis favorable lors de sa séance du 7 mai (14 pour, 6 abstentions). J’ai adressé à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, un courrier l’informant de cette délibération et lui demandant de bien vouloir lancer la procédure d'audit de l'École prévue par la loi.
Le vote du conseil d’administration marque le début d’une étape nouvelle dans le processus de réflexion collective et de débat contradictoire qu’a suscité dans l’École depuis huit mois la perspective du passage aux RCE. Il n’y met pas un terme. D’abord, parce que c’est seulement à la fin de la procédure d’audit et de la négociation qui va s'engager sur les ressources transférées à l'École d’une part et sur la date du passage aux RCE (janvier 2011 ou janvier 2012) d’autre part, qu'interviendra la décision de la Ministre. Ensuite parce que les instances de l’École continueront à débattre de cette situation nouvelle, de ses conséquences et de ce qu’il nous faut faire pour inventer notre manière de fonctionner, demain, dans ce nouveau contexte administratif et budgétaire – une manière qui, je le souhaite, soit entièrement conforme aux principes d’équilibre institutionnel qui font la force de l’École.
Si je suis convaincu, pour toutes les raisons qui ont été largement exprimées au cours de ces derniers mois, que le passage aux RCE est une nécessité pour l’avenir de l’École, je suis pleinement conscient des risques et des écueils à éviter. C’est pourquoi je veux réaffirmer ici mon intention de travailler en étroite collaboration avec les membres de toutes les instances de l’École. Je souhaite également insister sur le fait que le passage aux RCE, s’il est décidé par le ministère, se fera progressivement. Il me paraît essentiel que prennent forme une réflexion sur les dispositifs rendus possibles par les RCE, et un apprentissage collectif des usages que nous souhaiterons en faire. Si, comme je le crois, nous y parvenons au cours des deux années qui viennent, alors celles-ci devraient nous permettre d’améliorer nos fonctionnements administratifs tout en préservant notre capacité de décider par nous-mêmes ce que nous voulons pour l’École, et peut-être de disposer de marges budgétaires utiles à la vie de l’établissement, de tous ses personnels et de ses étudiants, au service de la recherche et de la formation à la recherche. À cette condition, le passage aux RCE peut devenir l’occasion pour notre communauté scientifique de travailler plus que jamais dans la fidélité aux principes qui la régissent, en trouvant elle-même les meilleures manières de continuer à concilier efficacité du travail scientifique et collégialité.