Date limite de candidature : vendredi 19 décembre 2014
Transitions historiques : rythmes, crises, héritages
La dissection des « régimes d’his- toricité » par François Hartog en 2003 (Régimes d’historicité. Présentisme et expérience du temps, Paris, Le Seuil, 2003) a amené cet historien à considérer que le régime actuel relevait de ce qu’il appelle le « présentisme », c’est-à-dire un régime où « le présent est omniprésent (…) [et] tend à devenir à lui-même son propre et son seul horizon ». Un tel constat pourrait paraître condamner d’emblée la notion même de « transition historique », si attachée à première vue à une réflexion sur l’ordonnancement du temps social comme du temps psychologique, à la construction d’une successivité entre l’avant, le pen- dant et l’après. Pourtant, au jour le jour, historiens, archéologues et anthropologues, chacun selon des modalités qui leur sont propres, continuent de pratiquer « l’art de la transition ».
L’objectivation du temps par les historiens et les archéologues aboutit à des périodisations comportant des ruptures et des moments de continuité, ce qui conduit à l’émergence de moments de transition dont la durée paraît varier selon le plus ou moins grand recul par rapport au point du passé considéré. L’une des questions qui se pose à cet égard est celle de la manière dont on identifie, dans le domaine archéologique par ex., ces tran- sitions. Plutôt que de considérer la transition comme un simple sas entre deux périodes, n’est-il pas plus intéressant de la penser autrement et de prendre en compte, pour la définir, les interférences entre passé, présent et futur et les para- mètres du changement au lieu de suivre le simple ordonnancement temporel ? De même, si la transition cesse d’être un tunnel chronologique, peut-elle acquérir une identité particulière en tant que période ? Ces périodes que l’on appelle des transi- tions de manière intuitive ne présentent- elles pas des similitudes ? La question serait ici de savoir s’il n’y a pas là une nouvelle manière de penser la transition en régime présentiste, qui ne relèverait plus d’un mode ancien d’écriture du passé.
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