Date limite de candidature : vendredi 31 octobre 2014
Rire et religions
Depuis quelques années, les usages du rire font l’objet d’analyses renouvelées qu’il s’agisse des historiens ou des philosophes, des anthropologues, des ethnologues ou par exemple des critiques littéraires. Tout se passe comme si son expérience, ses formes aussi bien que ses fonctions se trouvaient aujourd’hui réinterrogées.
Cette multiplication des textes universitaires est souvent concomitante avec une actualité à forte charge émotionnelle et polémique, qu’il suffise de nommer l’affaire des « caricatures de Mahomet » ou encore les spectacles récents de Dieudonné. Mais au-delà de l’immédiateté, la question du rire engage probablement le travail d’une société sur elle-même, ouvrant des perspectives historiques et anthropologiques plus profondes. D’ailleurs, les textes sur le rire jalonnent la modernité européenne, songeons ne serait ce qu’à Shaftesbury, Hutcheson, Baudelaire, Freud, Bergson, Jankelevitch, Berl, Kolakowski et tant d’autres. Dès les XVIIe-XVIIIe siècles, s’élaborent des oppositions (rire/fanatisme…) ou des distinctions entre différents types de rire (raillerie agressive/joyeuse hilarité…).