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La Lettre n° 33 | Présentation
Nilda Mutti
Crédits : J. Nivard

Nilda Mutti au service de la formation continue

De l’Argentine à l’École

Venue d’Argentine en 1972 pour étudier la psychopédagogie à la Sorbonne pendant une année universitaire, Nilda Mutti ne repartira pas.
Après diverses péripéties, cette institutrice, formatrice de maîtres en Argentine, se retrouve dans un laboratoire de psychologie génétique où, de 1973 à 1979, elle participe aux recherches sur des thèmes qui lui sont chers, l’image chez le jeune enfant, la construction de l’espace ou le rôle de l’objet, tout en poursuivant sa formation en sciences de l’éducation à l’université Paris Descartes. Elle ne fera pourtant pas carrière dans la recherche, la vie en décide autrement. Sur les conseils de René Marzocchi, à l’époque secrétaire général, Nilda Mutti intègre l’administration de l’École des hautes études en sociales en 1975. Des ressources humaines aux affaires financières, des marchés publics à l’informatique, rien de ce qui concerne l’École ne lui est étranger. En 1996 elle est promue responsable de la Division des affaires financières de l’établissement.
Parallèlement, en 1978, sur la recommandation de François Bresson, elle devient animatrice de l’Atelier des enfants du personnel de la MSH. Elle le restera quelque trente années, pour le plus grand bonheur de ces enfants réunis le mercredi dans le fumoir sans fumeurs ou, quelques années plus tard, en salle 734. Institutrice, spécialiste de l’apprentissage de la lecture basée sur le jeu, le mime et l’expression corporelle, Nilda Mutti est aussi une artiste – arts plastiques, musique – ces enfants-là, « ses petits », ne l’oublieront pas. Ils sont nombreux aujourd’hui encore à lui faire signe quand ils se retrouvent parents à leur tour. Ces années-là elle donne également des cours de rééducation par l’expression corporelle dans les écoles maternelles et les classes préparatoires d’adaptation et de réadaptation de la ville de Montrouge. Les enfants se sentant protégés par les masques qu’elle les a aidés à créer se mettent à s’exprimer avec une telle aisance que les parents la sollicitent pour qu’elle donne des cours pour adultes… Nilda ne se lancera pas dans cette aventure-là, l’École est trop présente dans sa vie.

De Maria Montessori à la formation continue

Le « goût des autres », le besoin d’apprendre et de partager, l’envie d’aider, d’aller de l’avant... En 1999 Nilda Mutti prend la responsabilité du Service de la formation continue des personnels. Depuis lors, c’est elle qui, à ce titre, établit, en étroite collaboration avec le secrétaire général, le plan annuel de formation de l’EHESS. Élaboré en appui à la réalisation du projet d’établissement, en lien avec la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences, le plan de formation prend en compte, dans la mesure du possible, les conclusions des entretiens professionnels annuels des agents conduits par leurs responsables. Appui essentiel dans la construction et la réussite du projet professionnel individuel, la formation continue permet à chaque agent de développer ses compétences afin d’exercer avec plus d’efficacité les missions qui lui sont confiées.
La politique de formation professionnelle dans la fonction publique a connu ces vingt dernières années d’importantes transformations dans un milieu actuellement en pleine mutation. Les objectifs de la réforme de la formation ont été posés par le protocole d’accord du 21 novembre 2006. La loi N° 2007-148 du 2 février 2007 (chapitre I relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie) et le décret d’application N° 2007-1470 du 15 octobre 2007 ont marqué un important virage pour la formation professionnelle tout au long de la vie. Pour les établissements d’enseignement supérieur, il s’agit d’accompagner les évolutions démographiques et les changements des métiers, de favoriser une gestion des personnels plus qualitative, grâce à une meilleure adéquation entre les compétences requises et les compétences possédées par l’agent. Avec la possibilité d’accéder à une formation individuelle, les personnels peuvent  être davantage acteurs de leur parcours professionnel.
L’École alloue chaque année un crédit de 90 000 € pour la formation. Un certain nombre des formations qu’elle propose sont assurées par des agents de l’École, d’autres par des agents d’autres établissements d’enseignement supérieur avec lesquels Nilda Mutti, en tant que membre actif du groupe régional des responsables formation en Île de France, est en contact. Ces formateurs occasionnels, plus ou moins réguliers, enseignent à leurs collègues des contenus ou des techniques qu’ils maîtrisent eux-mêmes parfaitement, ils sont en général heureux de trouver là l’occasion de valoriser leurs compétences et leur expertise. Ceux qui le souhaitent peuvent même suivre, dans le cadre du programme annuel de formation organisé par le réseau des responsables formation Île-de-France, le stage de « Formateur occasionnel ». Leur connaissance du milieu est un atout. Par ailleurs, leur approche du processus, transversale à l'établissement, permet d'identifier et de maîtriser les interfaces entre les différents « métiers ». Certaines formations, la formation au management, par exemple, sont dispensées par des professionnels extérieurs ce qui offre l’avantage d’un regard autre, et permet d’effectuer des tests de performance, mais le coût de revient en est évidemment beaucoup plus élevé.

Conseil en gestion de carrière

Toujours à l’écoute de tous et de chacun, Nilda Mutti exerce véritablement la fonction de conseil pour le parcours professionnel des agents. Concours externes, promotions en interne, reconversions, Nilda Mutti sait toujours trouver les formations adaptées : rédaction (dossiers, cv, lettres de motivation), préparation à l’oral (prise de parole, gestion du stress) ou connaissance de l’environnement professionnel (statut de la fonction publique, organisation administrative, etc.). Recrutée comme expert et juré des concours ITRF, BAP  J et D, elle a participé, pendant de nombreuses années, à l’élaboration des épreuves d’admissibilité, à la préparation des corrigés et des critères de notation, ses conseils sont précieux. En 2007, sur les concours passés par les agents de l’École, en interne et en externe, toutes catégories confondues, on compte dix lauréats parmi les agents titulaires (sur les cinquante-cinq candidats qui se sont présentés à ces divers concours après avoir suivi la formation organisée par l’École en interne ou en externe) et sept parmi les agents non-titulaires (sur douze) ; onze agents titulaires (sur vingt-trois) et dix non-titulaires (sur quinze) en 2008 ; sept agents titulaires (sur douze) et huit non titulaires (sur quatorze) en 2009. Ils sont nombreux à reconnaître que le mérite lui en revient largement !