Des images, des mots, des actes. Le chercheur, qu’il soit historien, ethnologue ou éthologue, capture des fragments de réel qu’il cadre, trie, organise en fonction d’idées et d’hypothèses. Il suit, cahin-caha, un ordre, une logique qui génère des formes de récits adaptées au régime scientifique et à ses lecteurs privilégiés mais pas forcément aux récits populaires dont le public a généralement l’usage. De fait, la restitution – même juste, même intense – des relations des hommes à leurs milieux et à leurs semblables, est source infinie de malentendus tant dans le domaine scientifique que journalistique ou public. Cette journée qui clôt une série de séminaires développés depuis le mois d’octobre, vise à croiser diverses formes d’acquisition de données, de modes de narration, et à penser, collectivement, de nouvelles formes d’écriture (vidéo, web, bande dessinée, …), formes et formulations en phase avec les impératifs de la science et les contraintes de réception des publics et populations étudiées.

Les croisements déjà opérés entre « les natures de l’homme et l’animalité » (FJ), « la description de la matérialité des rituels des Anga de Papouasie » (PL) ou « le monde roman : images et animalité au Moyen Âge » (POD), seront encore amplifiés lors de cette journée finale au cours de laquelle nous tenterons de circonscrire différentes façons de saisir le terrain et de le raconter, en images, sons et textes. D’autres expressions, muséale, fictionnelles, cinématographique, bande-dessinée, télévisuelle ou web seront également questionnées. La « révolution numérique » et ses « humanités » devant être évaluées, en retour, sur les formes qui lui survivent et cela tant du point de vue des usages que de celui de l’objectivation des connaissances.