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La Lettre n° 72 | Échos de la recherche
Inauguration de la salle Élisabeth Allès
Crédits : Élisabeth Allès

Inauguration de la salle Élisabeth Allès

Giorgio Blundo, au nom du président de l’École des hautes études en sciences sociales, Frédéric Obringer, directeur du Centre Chine, Florence Adam, sa fille, et Emmanuel Terray ont rappelé devant ses collègues et amis réunis les différents engagements intellectuels et civiques d'Elisabeth Allès, tandis que sur fond musical ses photos de terrain défilaient sur écran. L’intervention de Frédéric Obringer figure ci-dessous :

« L’École des hautes études en sciences sociales et le Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine de l’UMR Chine, Corée, Japon s’honorent aujourd’hui de donner le nom d’Élisabeth Allès à la salle 681, salle qui reçoit régulièrement réunions et séminaires du Centre qu’Élisabeth a dirigé de 2008 à 2011.
C’est bien sûr un hommage à notre collègue disparue il y a déjà plus de deux ans – hommage que notre admiration et notre affection rendent à la fois légitime et nécessaire. Mais c’est bien plus encore qu’un hommage, c’est un signe plein de dynamisme intellectuel et de joie intérieure, de fidélité amicale et d’enthousiasme sérieux, d’esprit de recherche et de goût de la transmission, à l’image de ce que fut Élisabeth.
Je ne reviendrai pas sur l’œuvre d’Élisabeth, centrée sur l’islam comme culture minoritaire en Chine, sinon en rappelant ses deux livres importants, Musulmans de Chine (EHESS) et L’islam de Chine. Un islam en situation majoritaire (Karthala). Je dirai simplement que son talent si remarquable pour l’enquête de terrain nous manque d’une façon cruelle.
Ce n’est peut-être pas qu’un truisme de souligner que la vie réussie d’un centre de recherche dépend d’une curieuse alchimie composée de dévouements à une aventure collective et de rigueurs obsessionnelles dans la poursuite d’un travail personnel. Quelques figures tutélaires symbolisent cette réussite. De Jacques Guillermaz, qui fonda en 1958 le Centre de recherches et de documentation sur la Chine contemporaine et dont nous saluerons dans peu de temps la mémoire, jusqu’à Élisabeth Allès, notre Centre peut se targuer de posséder déjà un riche panthéon de telles figures.
En ce sens, nous vivons ce soir un moment rempli de confiance en l’avenir de notre Centre car je ne doute pas que nous saurons nous inspirer, dans des conditions qui ne seront pas toujours faciles, du courage, de l’intelligence et de la générosité qui furent ceux d’Élisabeth. »