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La Lettre n° 69 | Échos de la recherche
The Institute of Advanced Studies in Toulouse
par Jean Tirole

The Institute of Advanced Studies in Toulouse

Extrait du procès verbal du conseil scientifique de l’EHESS en date du 14 janvier 2014.

Le président donne la parole à Jean Tirole venu présenter les travaux de l’Institute of Advanced Studies in Toulouse (IAST) et les modalités d’une éventuelle collaboration avec l’EHESS.

En préambule Jean Tirole souligne la difficulté d’envisager une collaboration entre deux institutions de taille aussi diverse. Il ajoute qu’il eût été plus normal que ce projet soit présenté par le directeur de l’IAST Paul Seabright mais celui-ci, retenu par diverses obligations, n’a pu se libérer. Il rappelle enfin que l’Institute of Advanced Studies in Toulouse (IAST), laboratoire d’excellence depuis 2011, est avant tout une start-up qui s’est donné pour objectifs de :

  • dépasser les frontières existant entre les différentes sciences sociales,
  • rassembler des chercheurs internationaux issus de différentes disciplines,
  • favoriser des échanges pour mieux appréhender les défis du XXIe siècle.

Sur le plan administratif, c’est une fondation abritée par la fondation J.-J. Laffont-TSE dans laquelle l’École est partie prenante. D’un point de vue scientifique, l’IAST est un centre interdisciplinaire en sciences humaines et sociales qui réunit des chercheurs en anthropologie, biologie, économie, histoire, droit, philosophie, sciences politiques, psychologie et sociologie autour de cinq grands thèmes : motivations individuelles, actions, innovation et bien-être ; réseaux sociaux et individuels ; société, mondialisation, et politiques publiques ; État-nation et biens publics ; gouvernance et marchés. La gouvernance de l’Institut comprend classiquement un comité de pilotage et un conseil scientifique garants de l’excellence scientifique.

Le comité exécutif (Comex), essentiellement externe, comprend :

  • le président de la Fondation Jean-Jacques Laffont (Jean Tirole)
  • un représentant des chercheurs (Mohamed Saleh)
  • trois personnalités qualifiées (2014: …, Hélène Rey, Philippe Schlenker)
  • le président de l’Université Toulouse 1 Capitole (Bruno Sire)
  • deux représentants des autres institutions partenaires, selon leur implication (CNRS, EHESS, IEP Toulouse, INRA, UT3)
  • le recteur académie Toulouse, représentant l’Etat (Hélène Bernard), sans droit de vote
  • management :
  • un chairman (Patrick Bolton, Columbia)
  • le président de la Fondation JJL (Jean Tirole)
  • un directeur (Paul Seabright)
  • un directeur des relations extérieures (Frédéric Cherbonnier, IEP)

Le comité de pilotage inclut différents laboratoires, il est surtout le fait de contacts personnels et comprend :

  • Ingela Alger (Biologie,TSE et IAST)
  • Roland Bénabou (Économiste, Princeton)
  • Marc Blanquet (Juriste, IRDEIC Toulouse)
  • Jean-Francois Bonnefon (Psychologue, CLLE Toulouse)
  • Frédéric Cherbonnier (Économiste, IEP)
  • Jean Clobert (Station d'Écologie Expérimentale du CNRS au Moulis)
  • Franck Cochoy (Sociologue, CERTOP Toulouse)
  • Étienne Danchin (Écologie, UT3, TULIP)
  • Éric Darras (Politiste, IEP Toulouse)
  • Roberta Dessi (Économiste, TSE)
  • Denis Hilton (Psychologue, UT2)
  • Astrid Hopfensitz (Économie Expérimentale, TSE)
  • Corinne Houin (Juriste, SCOR Toulouse)
  • Michel Ledoux (Mathématicien, UT3)
  • Jean-Marc Olivier (Historien, UT2)
  • Sylvaine Peruzzetto (Juriste, UT1)
  • Sébastien Pouget (Finance, IAE and TSE)
  • Dominique Roby (Biologie, LIPM)
  • Karine Van Der Straeten (Économiste, TSE)
  • Jorgen Weibull (Économiste,Stockholm School of Economics)

Le conseil scientifique, essentiellement étranger par choix, est de fait prestigieux :

  • Daron Acemoglu (economics, MIT)
  • David Austen-Smith (political science, Northwestern)
  • Marion Fourcade (sociology, Berkeley)
  • Luis Garicano (management science, LSE)
  • Avner Greif (history and economics, Stanford)
  • Gerard Hertig (law, Zurich)
  • Cecilia Heyes (life science, Oxford)
  • Louis Kaplow (law, Harvard)
  • Rachel Kranton (economics, Duke University)
  • Eric Maskin (economics, Harvard)
  • Benoit Monin (psychology, Stanford)
  • Muriel Niederle (experimental economics, Stanford)
  • Thomas Palfrey (political sciences, Caltech)
  • Drazen Prelec (psychology, MIT Sloan School)
  • Thomas Romer (political sciences, Princeton)
  • Howard Rosenthal (political sciences, New York University)
  • Julio Rotemberg (Harvard Business School)
  • Robert Scott (law, Columbia)
  • Eldar Shafir (psychology, Princeton)
  • Mario Small (sociology, Chicago)
  • Fritz Strack (psychology, Wurzburg)
  • Sudhir Venkatesh (sociology, Columbia)
  • Viviana Zelizer (sociology, Princeton)

Aujourd’hui cinq directeurs de programme ont déjà été nommés, l’accueil de chercheurs post-doctorants sur trois ans remporte un véritable succès. L’accueil de visiteurs à moyen et à long terme fonctionne bien également, avec des visiteurs récurrents, des fidèles de l’institution qui reviennent tous les ans.

23 séminaires sont prévus en 2013-2014 (dont 8 général) ; 13 en biologie & économie (dont le succès est surprenant) ; 2 en sciences politiques & économie politique (une nouveauté) ; 13 réunions de travail plénières (« lunch workshop ») ; 7 conférences (printemps) ; 60 visiteurs.

Les Distinguished Lectures viennent d’être lancées à l’attention d’un public élargi, le premier thème choisi concerne les origines, l’amphithéâtre Cujas à UT1 Capitole permet d’accueillir 400 personnes et de proposer une traduction simultanée en français.

  • 19 septembre 2013 : Robert Boyd « How Culture Shaped Human Evolution »
  • 21 novembre 2013 : Tim Clutton-Brock « The Origins of Society »
  • 19 décembre 2013 : Walter Scheidel « The Origins of Inequality »
  • 2014 : Frans de Waal, Alan Ryan, Jonathan Haidt (?).

Des conférences sont prévues au printemps 2014, sur des sujets très divers :

  • 10-11 avril : Elections and Electoral Institutions
  • 22-23 mai : Economics and Biology
  • 4-5 juin : The Military in Politics in the 21st Century
  • 6 juin : Economics and Religion
  • 10-11 juin (?) : New Frontiers in Law and Economics
  • 19-20 juin : Shifting Attitudes in an Age of Upheaval
  • 26-27 juin : Climbing the Social Ladder: Social and Geographic Mobility Over Time

Des partenariats ont d’ores et déjà été établis sur Toulouse avec :

  • le Labex TULIP à UP3 – séminaire d’économie et biologie, nombreuses participations de chercheurs TULIP aux séminaires IAST.
  • le Labex SMS à UT2 – séminaire en avril 2013 sur l’anthropologie de la religion, séminaire de Walter Scheidel en décembre 2013 en géographie historique.
  • le Centre de Droit des Affaires: table ronde en octobre 2013 sur le droit des défaillances.
  • Digital Society Initiative, IAST/TSE/IDEI, impact des technologies numériques sur le citoyen.
  • mais aussi en France et à l’étranger, avec :
  • le Wissenschaftszentrum à Berlin: deux projets de recherche ont été lancés en 2013.
  • la Vanderbilt University, Tennessee: deux conférences sur « Shifting Attitudes » en 2013 et 2014.
  • le Canadian Institute for Advanced Research (CIFAR): deux conférences co-organisées, un programme d’échanges de chercheurs est en construction.
  • le Committee on Global Thought, Columbia University: un programme de visites de post-docs est en cours de construction.

En tant que start up, l’IAST devra faire face à un certain nombre de défis et notamment éviter un modèle « en étoile » trop centré sur l’économie tout autant d’ailleurs qu’une balkanisation en « mini-départements ». L’objectif est d’encourager la création de véritables réseaux internationaux. A terme, l’IAST devrait accueillir en résidence douze à quinze chercheurs seniors et simultanément douze à quinze post-docs, quinze visiteurs, et cinq à dix doctorants, le modèle étant Princeton ! A l’horizon 2015, les conditions matérielles seront favorables à son développement. L’IAST devrait en effet s’installer dans un nouveau bâtiment très proche de l’université de Toulouse 1, où il aura son propre étage de cinquante bureaux.

L’IAST souhaiterait renforcer sa collaboration avec l’EHESS. Jean Tirole note que cette collaboration existe déjà au plan institutionnel puisque Pierre-Cyrille Hautcœur siège au COMEX. Il signale également que Cyril Lemieux a bien voulu accepter de coordonner les relations entre l’IAST et l’EHESS. On pourrait en outre envisager un partage systématique des informations, des invitations et des manifestations communes (des colloques en commençant par le colloque sur « La Recherche Pluridisciplinaire » prévu en automne 2014), et le renforcement des contacts avec le Réseau des Instituts d’études avancées.

L’EHESS pourrait être associée aux projets del’IAST et notamment au projet Digital Society Initiative. Il souligne à ce propos que Pierre-Cyrille Hautcœur évoquait à l’instant dans sa déclaration l’importance du numérique. Il précise que ce projet est conduit grâce à l’apport de sponsors – parmi lesquels Google, Orange, Charles River Associates – dont les logos figurent sur le site.

Des collaborations pourraient être envisagées en histoire/histoire économique : une conférence est prévue sur cette thématique en juin 2014, d’autres thématiques pourraient être envisagées. Des collaborations pourraient être développées sur l’Afrique et le Moyen-Orient. Jean Tirole signale le recrutement d’un post-doc spécialiste de l’histoire de la monnaie en Palestine, des collaborations sont en cours avec PSE sur le moyen Orient. Des travaux sont en cours également en anthropologie avec, par exemple Hillard Kaplan sur les questions liées au vieillissement, Paul Seabright sur la religion – Paul Seabright a organisé un colloque avec Nathalie Luca – ; un colloque est prévu en juin organisé par Marc Ivaldi sur religion et conflits.