Aujourd’hui domine l’idée que des catastrophes comme le typhon Haiyan aux Philippines ou la tempête Xynthia en France ne seraient pas « naturelles », mais liées aux activités humaines. Cette idée a pris récemment un tournant plus critique et la gestion de ces événements par les dispositifs d’action publique en charge de la sécurité civile donne souvent lieu à de vives polémiques. Le Cyclone Katrina aux Usa en est une bonne illustration : les dysfonctionnements, les lenteurs et errements des décisions des autorités sont considérés comme étant à l’origine même de la catastrophe. L’ouvrage de François Dedieu, Catastrophe ordinaire, va à l’encontre de cette idée. L’analyse du déclenchement de l’alerte et de l’organisation des secours lors de la tempête du 27 décembre 1999 montre que les conséquences désastreuses de ces événements sont provoquées par une succession de circonstances défavorables qui handicapent l’action de la sécurité civile. La survenue de ces grandes catastrophes peut alors être considérée comme « normale » dans la mesure où il est inévitable qu’elles se produisent.

Conférence autour du livre Catastrophe ordinaire de François Dedieu organisée en partenariat avec les Éditions de l’EHESS et le Centre de sociologie des organisations (CSO), cette première matinale sera l’occasion pour le sociologue d’ouvrir le dialogue et débattre avec des acteurs institutionnels et scientifiques autour de la question :

• Valérie November, directrice de recherche au CNRS, membre du laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (LATTS), spécialisée dans l’analyse des risques urbains, environnementaux et naturels.
• Colonel Samuel Gesret, direction de la sécurité civile, Ministère de l’intérieur.

Écouter François Dedieu dans La tête au carré de Matthieu Vidard.

Inscription obligatoire : rust@ifris.org