Les « miracles » économiques japonais et sud-coréen ont souvent été attribués aux bénéfices du « développement tardif» (d’après Gerschenkron) et de l’orchestration du « Etat développeur». Les « miracles » ont été ternis par la « décennie perdue » du Japon et la crise financière asiatique, et l’on constate une baisse d’intérêt pour le « Etat développeur». La montée de la Chine qui s’est ensuivie a été définie comme du « capitalisme d’Etat », reflétant un tournant asiatique des différents types de capitalisme et de l’institutionnalisme comparatif. Il est important cependant de ne pas perdre de vue les visions du temps et du choix du moment de Gerschenkron. La montée de la Chine – et celle des pays d'Asie orientale en développement – peut être interprétée sous la perspective du « développement « comprimé » (Compressed development), « qui diffère du retard économique par la portée et la vitesse de la densification, les influences spatio-temporelles comme l’augmentation de nouveaux systèmes de production, la financiarisation et les fonctionnements tournés vers le marketing, et leurs interactions.

Hugh Whittaker est un sociologue de l’industrie, professeur à l’école de Commerce de l’Université d’Auckland, et directeur du « New Zealand Asia Institute ». Il a enseigné à l’Université de Cambridge et à l’Université Doshisha à Kyoto. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur les petites firmes, l’emploi, la gestion et l’innovation au Japon, et plus récemment sur l’entreprenariat comparé : "The UK, Japan and the Shadow of Silicon Valley" ; ainsi que l’ouvrage codirigé : "Corporate Governance and Managerial Reform in Japan".

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