Navigation – Plan du site
La Lettre n° 68 | Vie de l'École | Colloques et journées d'études
L’Islam en ses langues : exigences du sacré et nécessités du profane

Date limite de candidature : dimanche 12 janvier 2014

L’Islam en ses langues : exigences du sacré et nécessités du profane

Appel à communications - Colloque organisé par l'IISMM, du 17 au 21 mars 2014

De Mindanao à la Bosnie et du Sénégal au Xinjiang, les peuples de l’Islam s’expriment dans des centaines de langues, comme il convient à une aire de civilisation qui couvre le cinquième de l’humanité. Cette multiplicité naît pourtant de l’un : aucune des deux autres grandes aires culturelles fondées sur une religion universelle, christianisme ou bouddhisme, ne repose sur une langue sacrée d’une hégémonie aussi impérieuse que l’arabe. Le Coran ne se traduit pas, l’essentiel de ses commentaires médiévaux autorisés a été élaboré en arabe, et surtout le droit musulman, enraciné dans les dispositions du texte sacré, du hadîth et de la Sîra du Prophète et de ses Compagnons est resté attaché tout au long de l’histoire à la langue arabe de ses sources de référence.

En revanche, l’administration de l’empire islamique, puis de ses Etats successeurs, s’est vite détachée de la langue du religieux, d’abord en construisant une prose d’empire – dont on a noté depuis longtemps qu’elle fut l’œuvre des secrétaires chrétiens et des grammairiens persans du califat -, puis en s’ouvrant successivement à deux autres langues d’Etat et de culture, le persan – dont l’aire d’influence, étendue de l’Anatolie à l’Inde l’emporte largement sur celle de l’arabe entre XIIIe et XVIIIe siècles -, puis le turc ottoman. Au contraire, l’arabe, largement privé de la force de cohésion d’un pouvoir d’Etat, se fractionne en dialectes, apparus dès le Xe siècle.

Informations complémentaires