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La Lettre n° 66 | Dans les centres et les services | Départ en retraite
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Yvonne Pozo

par Geneviève Tamiatto

Yvonne Pozo est née au Chili où elle étudia le droit. Lorsqu’elle quitta son pays pour la France elle compléta son cursus par un 3ème cycle de philosophie du droit et une licence de théologie. Elle entra à l’École en 1983 et intégra l’équipe de recherche de Paul-Henri Chombart de Lauwe où elle est restée jusqu’au départ en retraite de celui-ci. En 1993, elle sera nommée ingénieur d’études puis rejoindra le Cadis.

En 2004, elle entra à la Direction des enseignements et de la vie étudiante (DEVE) au moment où la mise en place du master appelait la création de nouvelles formations et de personnels administratif supplémentaires.

Yvonne devait changer d’horizon, elle accepta les fonctions de responsable administrative de deux formations de master : « Sciences des religions et sociétés », et, « Asie méridionale et orientale ». Nous avons beaucoup travaillé ensemble pour la mise en route de ces mentions. Elle faisait face avec grand courage à un changement radical de fonction et a réussi à transformer ce qui était un choix imposé en une nouvelle trajectoire passionnante de sa vie professionnelle. Rapidement elle en prit la dimension pédagogique et scientifique tout en se formant à « l’administratif » avec une curiosité, un intérêt pour les autres, pour ce nouvel univers, une rigueur, une opiniâtreté pour venir à bout des méandres des logiciels Apogée, BO puis Sifac, bref, une intelligence dont les étudiants et les enseignants de ces formations n’ont pu que se réjouir. Sa disponibilité envers les étudiants était exemplaire, sa porte toujours ouverte pour les aider et les orienter. Sa présence au sein de l’équipe des administratives de la DEVE était vivifiante, elle apportait dans nos réunions hebdomadaires sa touche critique, ses avis jamais tièdes ! Par sa connaissance des procédures, elle contribuait aux débats engendrés par les situations hors norme (fréquentes !) de certains dossiers d’étudiants ou d’enseignants qui appelaient des solutions administratives claires.Conjointement, elle révélait son attachement à l’École en s’engageant dans ses instances, notamment au comité technique paritaire auquel elle contribua pendant deux mandats.

Catherine Clémentin-Ojha responsable de la mention « Sciences des religions et sociétés » et membre de l’équipe pédagogique de la mention « Asie méridionale orientale », témoigne de leur collaboration au sein des deux mentions de master :

« C'est à l'introduction du master dans notre école que je dois d'avoir rencontré d'Yvonne Pozo. À mes collègues enseignants-chercheurs des centres des  aires culturelles de l'Asie et à moi-même, ce master a offert l’occasion de préparer nos étudiants à la recherche dans nos domaines en leur proposant une formation de base aussi complète que possible. De nos réflexions est née la première maquette de la mention « Asie méridionale et orientale » (AMO) qui étoffait considérablement la carte des enseignements en sciences sociales sur l'Asie à l'EHESS (avec la collaboration de collègues du CNRS et d'autres établissements tels que Paris VII et l'INALCO). Mais nous nous sommes rapidement rendu compte que la réussite de ce programme de formation ne reposait pas sur nos seuls enseignements. Elle dépendait aussi de toute une logistique assurant l'organisation et la coordination d'une complexe série d'actes. Ces actes allaient du tout premier accueil de l'étudiant un peu perdu, ne sachant trop comment s'inscrire, à l’enregistrement deux (parfois trois) ans plus tard de la mention de son mémoire de master en passant par son inscription pédagogique, le contrôle de la cohérence de son parcours, la saisie de ses notes, l'organisation des conseils pédagogiques qui l'évalueraient chaque semestre et le suivi de son éventuelle demande d'allocations. Pour la mention AMO toute cette logistique avait nom Yvonne, elle portait la marque de sa parfaite efficacité et de son entière disponibilité. Il en allait de même pour la mention « Sciences sociales des religions » (SDR), qu'Yvonne avait aussi dans son « portefeuille de gestion », comme je l'ai constaté quand j'en ai pris la responsabilité pédagogique. Et c'est grâce à ces nouvelles fonctions qui me faisaient la rencontrer régulièrement que j'ai vraiment fait la connaissance d'Yvonne et découvert qu'en plus de ses compétences administratives, de sa fiabilité et de sa bienveillance elle possédait, qualité rare, l'intelligence des situations. Les principaux bénéficiaires de sa capacité à entendre autrui ont été les étudiants qui ont rapidement compris qu’ils avaient là une personne qui s’intéressait sincèrement à leur sort. Maintenant qu’elle est à la retraite, c’est un plaisir pour moi de me souvenir de la période de notre collaboration. »

Je ne doute pas qu’Yvonne profite de sa retraite avec le dynamisme qu’on lui connaît. Sa nouvelle vie sera synonyme de nouvelles rencontres et de nouvelles aventures, dans son Chili natal qu’elle a déjà rejoint et lors de ses escales parisiennes où nous la retrouverons avec grand plaisir.