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La Lettre n° 64
Pierre-Cyrille Hautcœur
Crédits : Laurent Dappe

Édito

Chers collègues,

Je souhaite partager avec vous les grandes lignes de ma déclaration aux enseignants réunis en assemblée le 28 juin dernier. L’assemblée vient d’élire quatre maîtres de conférences, deux directeurs d’études cumulants et sept directeurs d’études à qui je souhaite la bienvenue.

J’ai évoqué en introduction les instances de l'École, pour en saluer le fonctionnement. Profitant du récent renouvellement du conseil d’administration, j’ai l’intention de proposer la nomination à ce conseil, au titre de membre extérieur, d’un collègue étranger, responsable d'une institution dont les objectifs scientifiques soient congruents avec ceux de l'École. J’envisage aussi proposer à un représentant d'une fondation qui s'intéresserait au projet de l'École de nous rejoindre. Au conseil scientifique, des comités d'enquête et de réflexion prospectifs, animés chacun par un membre du Bureau, ont été mis en place pour relancer le débat scientifique dans l’École. Ces comités visent à faire un état des lieux de la recherche en interne et à l’international, sur une thématique identifiée, pour proposer des actions au Bureau. Les premiers de ces comités portent sur la santé, le comparatisme et les méthodes de traitement des grands corpus empiriques.

Nous sommes – avant tout sans doute – une « école » : à ce titre déjà, et plus encore compte tenu du contexte actuel, nous devons conduire une réflexion sur notre offre pédagogique, sur les séminaires, mais aussi sur les stages de terrain, l’apprentissage des enquêtes, des outils, de la mise en récit, ainsi que sur les séjours et missions à l’étranger que nous proposons à nos étudiants. Nous devons réfléchir également, en lien notamment avec l’association des anciens de l’EHESS, à leur insertion professionnelle qui ne peut être uniquement académique.

Compte tenu du contexte budgétaire national, qui affectera nécessairement l’École, les nouveaux projets risquent de requérir la réallocation de moyens depuis des activités existantes. Nous devrons donc rationaliser leur usage. Il conviendrait déjà de mieux analyser nos besoins en termes de dispositifs de recherche, première étape vers la remise à plat des moyens alloués aux unités de recherche. Cette année, le travail s'est limité à améliorer le modèle de distribution des budgets de recherche des UMR, à hauteur seulement du solde de 15% qui avait été mis de côté expressément à cet effet et qui sera distribué au lendemain du conseil scientifique du 2 juillet. Le passage aux responsabilités et compétences élargies, lourd travail pour le service des affaires financières et l'agence comptable, avec des interactions longues et parfois difficiles avec les commissaires aux comptes, a induit de fortes transformations dans la structure de notre bilan. Notre politique budgétaire prudente s’est traduite par un compte financier 2012 équilibré, ce qui est une excellente nouvelle. Notre capacité d'investissement sera toutefois réduite par l'accroissement considérable de nos amortissements. Nous aurons à améliorer la connaissance de nos immobilisations, celle-ci passera par un inventaire physique.

Les enjeux de 2013 sont la signature du contrat quinquennal avec l'État et celle d’une nouvelle convention avec le CNRS qui permette de renforcer la concertation sur les UMR, en particulier en matière d'allocation de moyens. Il est d’ores et déjà évident que les financements ANR et ERC, notamment avec les programmes thématiques du prochain PCRD européen à l’horizon 2020, seront les seules ressources possibles en augmentation. Un accès plus large à ces financements est à construire avec l'appui de la direction du développement de la recherche, mais aussi des directeurs de laboratoires et du Bureau. Ces projets bénéficieront à toute l'École qui doit en organiser l’appropriation collective.

Des fondations semblent intéressées à soutenir des recherches dans l'École, voire à créer des chaires, sans demande de « retour », et dans le respect de l'autonomie de la recherche désintéressée. Des thématiques très larges comme la santé, l'éducation, le risque sont proposées par certaines. Elles acceptent de soutenir des projets dans toutes les disciplines pour autant qu’ils soient originaux et ambitieux. Nous devons nous mobiliser pour faire des propositions qui pourraient nous permettre, par exemple, de faire venir un collègue étranger et de l'intégrer dans notre communauté.

L’action de l’École se situe dans un cadre plus large, celui de l’évolution de l’enseignement supérieur et de la recherche en France et à l’étranger et des coopérations renforcées au niveau du PRES héSam et du Campus Condorcet. Le PRES héSam et l’IDEX Paris Nouveaux Mondes subissent une forte pression en raison de l’évaluation prévue en 2016. On peut se réjouir de l’activité qui y est conduite pour la recherche, appels d'offres et projets sont constamment en développement et bénéficient à l’École. Citons à titre d’exemple les sept contrats doctoraux alloués à notre école doctorale en 2013, comme en 2012, sur un total de vingt pour l’ensemble du PRES. Des difficultés subsistent, notamment pour l’enseignement, car des incertitudes planent sur les calendriers et les modalités de modification des masters.

Pour renforcer l'efficacité de notre communication institutionnelle, en un temps où la multiplication des dispositifs coopératifs variés (GIS, labex, équipex, PRES, Condorcet...) risque de diluer non pas les sentiments d'appartenance (dans l'École, j'ai peu d'inquiétude à cet égard en général) mais la visibilité de cette appartenance, la rénovation des sites web avec une charte graphique unifiée est importante. Au cours de la réflexion sur ce sujet, est apparue une interrogation sur la qualité de notre logo. Inventé en 1985, celui-ci a une certaine notoriété et est bien identifié à l'École, mais est peu lisible et assez daté. Une étude est en cours pour envisager son remplacement. Les premiers projets seront présentés dans les instances et, le cas échéant, à une assemblée générale des personnels.

Je terminerai avec un point habituel depuis quelques années sur la situation immobilière. Les incertitudes sont levées depuis six mois sur notre réinstallation au 54 boulevard Raspail, le projet de Campus Condorcet évolue favorablement. Le conseil d’administration vient de voter le préprogramme du GED et du bâtiment EHESS, confirmé dans cette affectation par la Région. L’avancée de ces deux projets nous permet d’espérer de meilleures conditions de travail. Je m’en réjouis, même si subsiste encore une contrainte financière lourde qui pèse sur le projet Condorcet, spécialement sur la deuxième phase.

L’École est en mouvement dans un monde périlleux et nous devons être attentifs à son devenir. Je vous remercie de bien vouloir nous aider en nous informant des projets que vous souhaitez conduire et qui pourraient avoir un impact structurant, de manière à les mettre en position d’être renforcés et soutenus par le Bureau.

Avec tous mes vœux de bel été et bien cordialement à vous tous,

Pierre-Cyrille Hautcœur

Président de l’EHESS