Depuis 2004, Yahad – In Unum a formé un corpus de plus de 3 000 témoignages sur les fusillades massives des Juifs dans les territoires soviétiques, perpétrées par les nazis et leurs auxiliaires entre 1941 et 1944. Les témoins interrogés, très souvent pour la première fois, par les chercheurs de Yahad – In Unum, sont ce que l’on pourrait appeler des « témoins de proximité » du génocide des Juifs, ils sont les voisins de la scène de crime.
L’existence d’un tel corpus de sources dans l’historiographie de la Shoah et la brisure de la dichotomie bourreaux/victimes en adjoignant la parole du tiers, la parole d’un autre spectateur, convoquent les questions non seulement des chercheurs de Yahad dans un souci de scientificité de ses recherches, mais aussi celles de la communauté scientifique.
Dans le cadre de cette journée d’études, il s’agit d’aborder différentes problématiques et thématiques soulevées par les témoignages des « voisins », dont deux majeures : le statut du témoignage de proximité et les différentes représentations des fusillades chez les acteurs.
Chaque intervenant/e a eu à sa disposition une série de témoignages recueillis par l’équipe de Yahad-in-Unum pour étayer son analyse. Dans la perspective qu’ils suivent depuis plusieurs années, Matrice (équipex), l’INA et Yahad-in-Unum ont sollicité des chercheurs des sciences du vivant et des sciences humaines et sociales dans une perspective résolument transdisciplinaire, convaincus que cette confrontation offrira des clés d’analyse riches et innovantes.