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La Lettre n° 61
Pierre-Cyrille Hautcœur
Crédits : L. Dappe
par Pierre-Cyrille Hautcœur

Édito

L’assemblée des enseignants qui s’est réunie en mars m’a donné l’occasion de faire le point sur un certain nombre de questions concernant l'École et son environnement, je souhaite revenir ici sur quelques unes de ces questions.

La plupart des visites de l’AERES ont eu lieu, et les premiers rapports des comités de visite ont été rendus : ces visites se sont bien passées, les comités ont reconnu la qualité du travail réalisé à l'École. Nous ne doutons pas que cela sera aussi le cas lors de la visite de l'École elle-même qui aura lieu au mois de mai. Il y a cependant une exception au moins : la visite de l’école doctorale, dont les conditions ont été insatisfaisantes. Nous avons adressé à l’AERES une lettre officielle de protestation, s’appuyant en outre sur une motion du dernier conseil scientifique.

Cet épisode justifie quelques remarques sur les enjeux pour l'École du projet de loi sur l'ESR en cours de discussion. Le projet concerne notamment les communautés d'universités et d'établissements – pour reprendre le dernier nom donné aux PRES. Certes, le projet n'impose ni fusion ni mutualisation systématique de moyens ; néanmoins, il prévoit que les contrats d'établissements soient regroupés au niveau de chaque communauté, et qu'un « chapeau » s'y ajoute. La taille relative – en particulier en termes de moyens – du « chapeau » et des contrats d'établissement n'est pas précisée et variera sans doute d'un cas à l'autre. On ne peut complètement écarter un risque de rapprochement forcé des établissements. Au sein du PRES héSam, notre protection contre une telle évolution réside d'abord dans la commune opposition des établissements participant à une logique de fusion et dans les profondes différences de statuts comme de traditions et de pratiques scientifiques. Si des rapprochements ponctuels peuvent être effectués et si des mutualisations d'enseignements peuvent bénéficier à nos étudiants, nous sommes tous d'accord pour préserver les spécificités de nos formations. Ce sera d'autant plus aisé à réaliser que ces spécificités apparaîtront plus fortement, tant dans le fonctionnement de nos séminaires que dans l'interdisciplinarité pratiquée dans nos formations en master comme en doctorat, ainsi que dans nos recrutements. Nous devons donc réfléchir aux manières de renforcer ces spécificités comme de les rendre plus visibles aussi bien auprès des étudiants que de nos tutelles.

Le dernier sujet – mais pas le moins important pour notre avenir – est devenu rituel depuis plusieurs années : il s’agit du logement de l’École. Ceux qui suivent l’actualité auront entendu que la ministre de l’ESR, Madame Fioraso, a annoncé voici quelques jours une réorganisation du plan Campus et le lancement sans délai d’un certain nombre de projets immobiliers parisiens. Dans la liste de ces projets figure la rénovation du 54 bd Raspail pour la FMSH et l’École. C’est une bonne nouvelle, que nous attendions avec une certaine confiance depuis quelques mois. Il reste à veiller sur les délais (le 54 doit être rénové de manière à nous permettre de quitter le France à l’expiration de son bail à l’été 2016), et surtout à obtenir les espaces suffisants pour loger les équipes de l’École. À cet égard, j’ai exprimé auprès du rectorat et du ministère la nécessité pour l’École qu’il ne s’agisse pas simplement d’un déménagement supplémentaire mais bien d’une amélioration substantielle des conditions de fonctionnement de l’École : non pas un accroissement de nos surfaces (qui devra attendre Condorcet), mais au moins un regroupement de centres actuellement dispersés, et dont les conditions de logement sont de plus en plus coûteuses ou précaires. De leur dispersion résultent des difficultés tant d’un point de vue administratif que logistique et scientifique.

En ce qui concerne le campus Condorcet, la ministre a confirmé sa construction et annoncé une augmentation sensible de nombre des logements pour les étudiants et le personnel. Le rythme soutenu imposé au projet par le président Jean-Claude Waquet est rassurant et nous permet même d’être optimistes. Nous veillons toutefois aux contraintes que pourrait imposer l'organisation des systèmes d'information à l'échelle du Campus, et aux deux dossiers qui nous concernent le plus spécifiquement : le Grand équipement documentaire (GED) et l'immeuble consacré à l'École. Concernant ce dernier, il semble que la Région Île de France, qui exercera la maîtrise d'ouvrage, accepte que nous soyons en contact direct avec le programmiste en même temps que l'EPCS Campus Condorcet. Pour le GED, la situation est plus difficile en raison du nombre d'établissements impliqués. Grâce à la compétence et à l'énergie de nos collègues qui suivent ce dossier de très près, et à leur concertation étroite avec leurs homologues des principaux établissements concernés, nous comptons bien néanmoins parvenir à ce que le GED soit effectivement ce qu'il doit être : un grand équipement réunissant bibliothèques, documentation « grise », archives et sources électroniques au contact immédiat et au service de la recherche vivante. Mais aujourd'hui il nous faut surtout réfléchir au projet scientifique de Condorcet, tant pour le campus dans son ensemble que pour l'École sur le campus. Je suis certain que le conseil scientifique qui va bientôt sortir des urnes se saisira de ce projet qui donnera une large place aux recherches comparatives et transnationales et qui s'élargira progressivement aux équipes qui rejoindront Aubervilliers au cours de la seconde phase. Cette seconde phase, que nous espérons courte – et que la ministre dit vouloir accélérer – s'achèvera par le transfert des services centraux à Condorcet.

Pour tous ces chantiers, nombre des enseignants, des chercheurs et des personnels administratifs de l’École se mobilisent, au-delà de leurs obligations habituelles. Les enjeux en valent la peine, mais je tiens néanmoins à les remercier une fois de plus de ne pas l’épargner.