En septembre 2012, une convention a été signée entre l’Université de Pékin (Beida) et l’EHESS. Son objectif est de développer des liens plus étroits entre l’École et cette université, fondée en 1898, et l’une des plus renommées en Chine pour son enseignement et sa recherche dans le domaine des sciences humaines et sociales, en facilitant les échanges entre chercheurs et doctorants. Cette convention s’appuie, dans un premier temps, sur le déroulement de deux programmes particuliers, l’un en histoire et l’autre en sociologie.

« La Chine des Tang-Song-Yuan et l’Europe médiévale »

Le premier séminaire franco-chinois d’histoire médiévale, intitulé « La Chine des Tang-Song-Yuan et l’Europe médiévale » s’est tenu en mars-avril 2012 au département d’histoire de l’Université de Pékin, avec les soutiens de l’École des hautes études en sciences sociales, l’École pratique des hautes études, l’Université Paris X-Nanterre, la Maison des sciences de l’Homme-Paris, le ministère des Affaires étrangères et l’École française d’Extrême-Orient. Ce séminaire d’enseignement se présente comme la suite du programme de conférences « L’Europe médiévale et moderne : Nouvelles approches, nouvelles méthodes de l’histoire politique et culturelle », organisé à Beida au printemps 2010. Son principe est d’associer désormais des enseignants européens et chinois dans un programme d’enseignement que les étudiants de 2^e et 3^e cycle du département d’histoire peuvent valider dans leur cursus. La création de ce séminaire a marqué une étape importante dans l’amplification du programme d’échanges entre enseignants. L’EHESS a pour sa part invité à Paris deux des animateurs de ce séminaire pour présenter leurs travaux : Mme Zhao Dongmei (en novembre-décembre 2012) sur l’organisation militaire de la Chine médiévale et M. Peng Xiaoyu (mai-juin 2013) sur l’inquisition et les mentalités anti-chrétiennes dans l’Europe médiévale. Ces échanges visent à programmer la formation conjointe d’étudiants (doctorants et post-doctorants).

Le thème qui vient d’être arrêté d’un commun accord pour le prochain séminaire qui se tiendra à l’automne 2013 portera sur « cultures de cour et villes de cour ». Le séminaire associera :

- Mathieu Arnoux (EHESS) : l’économie des cours anglo-normandes ;

- Pierre Monnet (EHESS) : rivalités et intégration des villes et cours de l’Europe médiévale, y compris dans une cité royale sans cour, Francfort ;

- Jean-Frédéric Schaub (EHESS) : les cours ibériques modernes et la dimension médiévale de l’expansion moderne ;

- Bernhard Jussen (Université de Francfort) : la cour et le Palais du gouvernement itinérant dans les terres franques du premier Moyen-Âge, et le passage des cours itinérantes aux cours résidentes ;

- Clément Lenoble (EHESS) : l’organisation et la spécificité de la cour pontificale.

« Cultures de cour et villes de cour » est également le thème d’un colloque qui sera organisé conjointement par l’EFEO et l’EHESS en 2015, sans doute à Pékin. Le séminaire contribue donc à créer les conditions d’un projet commun de recherche, orienté vers un comparatisme entre l’Europe médiévale et moderne, d’une part, et la Chine impériale entre les 11^e et 19^e siècles, d’autre part. Ce projet met clairement en avant la diversité de l’expérience historique européenne dans un temps long, en cherchant à mettre tout autant en évidence les différences entre les cours dynastiques chinoises.

L’école d’été Beida-EHESS de sociologie

La première édition de l’école d’été de sociologie se déroulera fin août 2013 à Pékin et l’année suivante à Paris, en partenariat avec le département de sociologie de l’université de Pékin. Réorganisé autour de la sociologie, de l’anthropologie et de la démographie, ce département a repris ses activités en 1982 après plusieurs décennies d’interruption. L’école d’été réunira pendant dix jours seize enseignants-chercheurs et doctorants des deux établissements pour une série de conférences thématiques et d’ateliers. À la demande de Beida, le thème retenu pour les ateliers collectifs en 2013 est celui de l’enquête ethnographique de terrain, l’objectif étant de confronter les expériences respectives dans le domaine des pratiques d’investigation, des relations enquêteurs-enquêtés, des formes de récits recueillies par les enquêteurs, des comptes rendus d’enquête.