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La Lettre n° 61 | Dans les centres et les services | Disparitions
Françoise Piponnier
par Jacques Le Goff et Perrine Mane

Françoise Piponnier

Françoise Piponnier est née en 1932. Après avoir fait ses études à Sciences-Po et un long séjour aux États-Unis, elle est entrée à l'EPHE VIe section en 1961 pour s'occuper, sous la direction de Fernand Braudel, des publications du Centre de recherches historiques. Elle devient chef de travaux en 1963 et soutient en 1968 une thèse de 3e cycle : « Costume et vie sociale : la cour d'Anjou, XIVe-XVe siècle ». Elle est élue maître de conférences en 1973, puis directrice d'études en 1989. Elle participe dès ses débuts à l’enquête collective du Centre de recherches historiques intitulée « Villages désertés et civilisation matérielle », initiée par Fernand Braudel en 1965 et placée sous la responsabilité scientifique de Jean-Marie Pesez, fondateur du Groupe d'archéologie médiévale dont Françoise Piponnier fera partie de 1965 jusqu'à sa retraite et qu'elle dirigera à partir de 1998.

Collaborant avec les archéologues polonais, en pointe dans le domaine de l’archéologie du village, elle est à l'origine avec J.-M. Pesez de la constitution de cette discipline en France. Elle sera l'une des toutes premières femmes à faire de l'archéologie médiévale et laisse un apport déterminant dans ce domaine. Elle a dirigé, entre autres, deux importants chantiers de fouilles, celui du château et du bourg castral d’Essertines-Basses (Loire) de 1974 à 1992 et celui de la ville fortifiée de Fiorentino (Pouilles, Italie) de 1982 à 1993.

F. Piponnier a également apporté des contributions importantes à des domaines de recherches pionniers, comme l'histoire des femmes ou l'étude de la culture matérielle, en particulier le costume, à partir du croisement de sources documentaires diverses, objets archéologiques, inventaires après décès.

F. Piponnier a formé et initié de nombreux étudiants à l'histoire et à l'archéologie, aussi bien au sein de ses chantiers de fouilles que lors de ses séminaires empreints de partage et de générosité. Son attachement au CRH et en particulier au Groupe d'archéologie médiévale s'est traduit ces derniers mois par le don de ses archives et de sa bibliothèque au GAM.

Françoise Piponnier est décédée le jeudi 21 février.