Navigation – Plan du site
La Lettre n° 60 | Échos de la recherche
Développement international des Éditions de l'EHESS : perspectives 2013
par Anne Madelain

Développement international des Éditions de l'EHESS : perspectives 2013

Les Éditions ont connu en 2012 une augmentation importante des cessions des droits de traduction de leurs ouvrages. Certes, certains titres fonctionnent comme des « locomotives », c’est le cas des œuvres de Michel Foucault (Après Le beau danger, (2011), La grande étrangère. A propos de littérature, à paraître en mars 2013). Mais l’intérêt des éditeurs étrangers s’est aussi porté sur des ouvrages du fond, des nouveautés et des études spécialisées. Ceci grâce à un réseau désormais bien établi d’éditeurs partenaires, ainsi que d’agents et, bien sûr, le concours des auteurs.

A noter la demande nouvelle de traductions vers l’arabe de titres qu’on pourrait classer comme « sciences sociales critiques » : épistémologie (Évidence de l’Histoire de François Hartog), sociologie du monde musulman (Pèlerinages d’Égypte de Catherine Mayeur-Jaouen, Les maitres du secret d’Isabelle Rivoal), sociologie des médias et du capitalisme (La subjectivité journalistique, dirigé par Cyril Lemieux, L’esprit gestionnaire de Albert Ogien), histoire des idées (Qu’est-ce qu’un philosophe français ? de Jean-Louis Fabiani), sciences politiques (Passions révolutionnaires, de Hamit Borzarslan, Gilles Bataillon et Christophe Jaffrelot) entre autres.

La présentation des livres sur les salons du livre à l’étranger, grâce à notre participation au BIEF (bureau international de l’édition française) permet d’assurer une certaine visibilité à l’étranger, mais à cela concourent plus encore les rencontres directes avec des éditeurs, traducteurs et chercheurs (rencontres professionnelles, comme en mai 2013 à Varsovie) et l’invitation spécifique des Éditions à des manifestations à l’étranger (comme en juin 2012, à la Semaine du livre français de Buenos Aires et en octobre 2012 aux Rencontres des sciences humaines, en marge du Salon du livre de Belgrade).

En 2013-2014, l’accent sera mis sur la promotion à l’international de la trilogie Faire des sciences sociales au sein des réseaux universitaires et au-delà. Nous comptons sur le soutien de l’Institut français (Paris), sur le réseau des Instituts français dans le monde, notamment aux États-Unis, en Chine, dans le monde arabe et sur des partenariats à monter avec les Ateliers de l’École en Europe centrale.

L’intraduction (traduction vers le français) et l’extraduction (traduction du français vers d’autres langues), selon la terminologie du Centre national du livre (CNL), sont deux opérations qui méritent autant d’attention de la part de l’éditeur de sciences humaines, surtout s’il propose des travaux de recherche. Si les aides du CNL à l’extraduction sont très utiles pour promouvoir nos titres à l’étranger, l’éditeur public ne bénéficie toujours pas des aides du CNL pour traduire des auteurs étrangers vers le français.

Désireuses d’élargir le champ des possibilités en matière d’accueil de textes étrangers, mais aussi de poursuivre la réflexion sur les circulations internationales des savoirs dans un contexte de resserrement budgétaire et de transformation des pratiques éditoriales, les Éditions ont lancé fin 2011 avec Hamit Bozarslan, alors en charge des relations internationales au bureau de l’École, « une cellule de veille à la traduction » en invitant des chercheurs représentants toutes les aires culturelles de l’École à mettre en commun leurs connaissances des publications de sciences sociales sorties à l’étranger, notamment dans des langues de moins grande diffusion que l’anglais. L’accent est mis sur les œuvres essentielles pour la connaissance d’une zone géographique particulière et celles qui permettent de revisiter les débats contemporains. Il s’agit de les faire connaître dans l’espace francophone et de susciter leur traduction. Fort du soutien du Centre national du livre, ce travail de longue haleine donne lieu en mars 2013 à la publication du recueil Sciences sociales d’ailleurs, 32 ouvrages à traduire présentant des livres écrits en russe, japonais, turc, persan, espagnol, etc. susceptibles de déplacer le débat sur des points importants de la recherche contemporaine. Un partenariat avec la revue Books va par ailleurs démultiplier la diffusion de ces textes.

Deux rendez-vous au Salon du livre de Paris permettront de mesurer la pertinence de cette proposition : la table ronde sur « Traduire les sciences humaines » durant la journée de la traduction, organisée en ouverture du Salon le 21 mars 2013 et le débat organisé sur le stand du CNL durant la journée professionnelle du Salon le  25 mars  2013.