Vendredi 15 février, de 9h à 19h
Explication, compréhension et sciences de l’esprit : Vers une herméneutique naturalisée ?
Les « sciences de l’esprit » évoquent aujourd’hui l’ensemble des approches naturalistes portant sur la cognition au sens large. Il y a quelques décennies encore, l’herméneutique philosophique désignait par-là le champ autonome des sciences humaines et sociales (humanities), par opposition aux sciences dites naturelles. Selon la célèbre formule de Dilthey, si ces dernières expliquent au moyen de causes aveugles, l’herméneutique, elle, interprète les raisons des productions humaines. L’opposition entre causes et raisons ne représente-t-elle rien d’autre qu’une mauvaise réponse à un problème mal posé? Que reste-t-il en effet de cette ligne de partage épistémique dès lors que les projets de sociologie, de phénoménologie, voire de psychanalyse naturalisées, prospèrent? Avec, entre autres, les approches adaptationnistes, l’étude des phénomènes de confabulation ou des bases cérébrales du mind reading, la question de l’interprétation ne semble pas avoir été évacuée, mais déplacée au sein même du projet naturaliste, comme si elle représentait le corollaire d’un réductionnisme bien pensé. Autour de l’actualité des notions d’interprétation, d’empathie, de narrativité et d’intentionnalité, nous nous demanderons dans quelle mesure il est possible de parler d’une herméneutique naturalisée.
- Lieu :
- Maison Suger
- Adresse :
- 16/18, rue Suger - 75006 Paris