Le 12 janvier 2013 Marseille — et le territoire provençal qui l’entoure — est devenue, pour l’année qui s’ouvre, une capitale européenne de la culture. Avec quelque 90 millions d’euros de dépenses et 660 millions d’investissements, le poids financier de l’opération est d’importance. Il est à l’échelle des enjeux sociaux, territoriaux, internationaux — de l’Europe à la Méditerranée — que l’opération recouvre en plaçant au premier plan la Culture devenue indispensable à la vie urbaine. C’est cette nouvelle dimension des sociétés contemporaines qui a conduit le New York Times à mettre Marseille au 2^e rang des 46 lieux innovants qu’il faut visiter en 2013 et que l’école d’été de l’EHESS a l’ambition de soumettre à l’analyse, pour s’interroger sur les transformations les plus récentes des villes contemporaines.

Durant deux semaines, l’école internationale d’été de l’EHESS entend proposer de nouveaux cadres d’analyse pour rendre intelligibles ces mutations occultées dans les discours communs en mettant l’accent sur les formes inédites du rapport politique à la culture, sur les réceptions ordinaires des ressources qu’elle offre, ainsi que sur les rapports renouvelés aux territoires des institutions culturelles qui y sont implantées. Accompagnant ce mouvement réflexif deux autres dispositifs mis en œuvre par l’EHESS — une enquête collective du Master de la mention Rercherches comparatives en en Anthropologie, Histoire, sociologie ; un observatoire des pratiques culturelles — s’inscriront dans ce mouvement d’analyse pour l’approfondir et le décliner.

Outil de politique urbaine et territoriale, le dispositif des « capitales européennes de la culture » — forme paroxystique des cultures urbaines contemporaines — concerne non seulement leurs dimensions matérielles et symboliques mais affecte également les formes de gouvernances locales, ancrées dans des territoires, par la mise en œuvre d’un événement au format inhabituel, indissociablement culturel, politique et économique.