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La Lettre n° 57
Éditorial
Crédits : Laurent Dappe
par Pierre-Cyrille Hautcœur

Éditorial

Après une campagne électorale qui fut l'occasion de riches débats auxquels nombre de nos collègues ont contribué, l'assemblée des enseignants de l'EHESS m'a élu, samedi 24 novembre, président de l'École pour les cinq prochaines années. Désigné par les enseignants-chercheurs de l'École, issu de leurs rangs, je serai le président de toute l'École – des personnels et des collègues d'autres organismes ou établissements affectés dans ses centres. Tous sont des acteurs essentiels au fonctionnement et au rayonnement de notre École, ils sont représentés au conseil d'administration, au conseil scientifique, au comité technique ainsi que dans les autres commissions et comités, autant d'instances qui jouent un rôle primordial dans la vie quotidienne de notre institution.

J'ai eu, durant la campagne, l'occasion de vous tracer les grandes directions vers lesquelles j’engage mon action. Elles peuvent se résumer en quelques points : renforcer l'unité intellectuelle de l'École en accroissant les échanges entre les pôles régionaux, entre les centres et entre les chercheurs ; utiliser en particulier les aires culturelles et les démarches comparatistes comme leviers d'une mise à distance et d'un renouvellement tant des paradigmes que des questionnements disciplinaires ; enrichir notre offre de formation en facilitant la circulation internationale et l'accès au terrain des étudiants et des doctorants comme les possibilités de parcours transversaux pour les étudiants ; développer davantage les humanités numériques ; renforcer encore le rôle de production scientifique et de diffusion du savoir des Éditions de l'École ; améliorer les relations entre enseignants, chercheurs, personnels administratifs et étudiants, afin de renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté tant scientifique et institutionnelle qu’humaine. À cet égard, il nous faut permettre une participation de tous à la réflexion sur le fonctionnement de l'École et son organisation et intégrer l'École dans des partenariats scientifiques sans lui faire perdre son autonomie. La question immobilière qui affecte la vie de l'École depuis si longtemps sera bien sûr au cœur de nos préoccupations.

Je me dois de vous informer d’un certain nombre de questions. Conformément à nos engagements, les dossiers de la totalité de nos unités mixtes de recherche ont été déposés auprès de l'AERES le 15 octobre. Apparemment, l'École s'est montrée plus rapide que nombre d'autres établissements, et je remercie chaleureusement toutes les équipes qui ont travaillé de manière acharnée pendant l'été et l'automne sur ces dossiers. Les premiers comités de visite organisés par l'AERES, qui ont eu lieu dès les semaines suivantes, se sont bien déroulés. Beaucoup d'autres sont programmés au cours des mois prochains. En ce qui concerne le projet global de l'École, j'ai demandé au président de l'AERES un report, de manière à pouvoir présenter le projet devant le conseil scientifique au mois de janvier prochain. Après la visite prévue fin mai commencera une phase de discussion avec l'État sur notre contrat, qui durera sans doute pendant une grande partie de l'année prochaine.

Le PRES héSam dans lequel l'École est engagée a renforcé sa gouvernance – une des plus démocratiques et la plus fédérale parmi les PRES existants – et s'engage actuellement dans la mise en œuvre du projet qui a bénéficié de financements partiels dans le cadre des Investissements d'avenir. Plusieurs collègues de l'École sont intensément investis dans l'invention du cadre qui permettra d'examiner, et si possible de soutenir, les projets de tous. Le conseil scientifique aura bientôt l'occasion de discuter des orientations envisagées. D'ores et déjà, des doctorants de l'École ont bénéficié de contrats doctoraux du PRES, qui, pour d'évidentes raisons de calendrier, ont été mis en place plus rapidement que les autres aspects du projet. D'ici trois ans, le PRES héSam devra avoir fait la preuve de sa capacité à améliorer le potentiel scientifique des établissements participants et à renforcer leurs coopérations sans les fusionner. Je vous invite à nous faire part de vos propositions, de vos idées et initiatives sans tarder.

Le campus Condorcet progresse vite. Son président, Jean-Claude Waquet, est venu jeudi 29 novembre exposer aux responsables de l'École et des unités de recherche pressenties pour s'installer sur le campus en première phase (vers 2019) l'état d'avancement du projet. L'ouverture du métro, incessamment, l'achat des sols et le lancement du partenariat public-privé, ainsi que l'engagement clair des responsables politiques tant locaux que régionaux et nationaux laissent penser que l'École pourra, en 2019, installer environ un tiers de ses personnels sur le site d'un nouveau campus sur lequel les conditions de travail seront bien meilleures que celles que nous connaissons. Nous devons continuer à préciser nos besoins et à construire collectivement notre position, de manière à ce qu'au delà de centres ou d'individus en particulier ce soit bien l'École dans son ensemble qui bénéficie de ce projet et se l'approprie.

Sur l'ensemble de ces questions, le nouveau Bureau est d'ores et déjà pleinement investi, et se tient prêt à répondre à vos questions comme à vous aider. En votre nom à tous, je remercie ses membres, Giorgio Blundo, Juliette Cadiot, Cyril Lemieux et Marie-Vic Ozouf, du dévouement et de l'enthousiasme avec lequel ils se mettent au travail pour l'École. Je tiens aussi à remercier François Hartog : après avoir assuré avec efficacité la présidence de juillet à novembre, dans un contexte qui n'était pas facile, il entreprend aujourd'hui, comme conseiller du président, d'organiser une réflexion prospective sur les évolutions à moyen et long terme de l'École qui évitera à notre action au jour le jour de se laisser enfermer dans le court terme.

Une échéance importante nous attend dans les prochains mois : le renouvellement de nos instances centrales que sont le conseil scientifique et le conseil d'administration. Nous sommes tous concernés et tous appelés à nous mobiliser. Chacun de nous doit en effet en être pleinement conscient : c'est pour une large part dans ces instances que se joue notre vie démocratique et que se décide notre avenir. Chacun doit prendre ses responsabilités, pour y participer ou, à défaut, s'y faire représenter au mieux des intérêts qu'il perçoit pour notre communauté. Cet engagement est, comme notre production scientifique elle-même, la condition du bon fonctionnement et du rayonnement de l'École. Je compte sur vous tous.