Ce workshop se fixe pour objectif de revenir sur le concept de bien public mondial en proposant d’interroger aussi bien le contenu théorique de ce concept que sa réalité sociale. Nous engagerons le dialogue autour des antipaludéens dont la production et l’accès participent du débat sur la santé comme bien public mondial.

Le concept de bien public mondial a surgi sur le devant de la scène internationale au début des années 2000 porté à la fois par certains acteurs du milieu académique et par certaines grandes instances internationales. Les fondements théoriques de ce concept sont d’abord ceux de l’économie publique standard. Ce faisant le concept de bien public mondial émerge en même temps qu’une nouvelle forme de « gouvernance mondiale » prend son essor à l’ère d’une économie mondialisée. Dès lors il revient à cette « gouvernance mondiale » de produire et gérer ces biens publics mondiaux. Mais que sont ces biens publics mondiaux et quelle est cette gouvernance mondiale, sa légitimité, son statut démocratique ?

Les biens publics mondiaux ont connu un vif succès tout comme ils ont fait l’objet d’importantes controverses. Ce faisant aujourd’hui encore leur définition demeure souvent floue, englobant parfois d’autres catégories ou concepts comme les droits humains, se confondant encore avec les biens communs, rendant de ce fait peu opérante (voire neutralisant) théoriquement et politiquement chacune de ces catégories. D’autre part, bien que le concept de bien public mondial ait été principalement promu par les instances internationales, la question de la nature des mécanismes mis en œuvre par ces instances pour la fourniture de ces biens se pose. Relèvent-ils d’une action collective spécifique ? Quelle est la place du processus démocratique dans cette action ? De même qu’en est-il de la pérennité de ces mécanismes et ce dans un contexte de crise économique majeure, ou les financements internationaux pour ces biens publics s’effritent ?

Le workshop se donne pour objectif d’analyser et débattre de ce qui s’est passé en 10 ans, de la construction du concept de bien public mondial à la réalité de sa mise en œuvre. Il nous semble qu’il s’agit là d’un enjeu majeur tant sur le plan théorique qu’empirique.