Navigation – Plan du site
La Lettre n° 56 | Échos de la recherche
THATCamp Paris 2012

par Lisa George

THATCamp Paris 2012. Retour sur l'événement dédié aux digital humanities

Les 25 et 26 septembre 2012, le Centre pour l’édition électronique ouverte (Cléo) a organisé le deuxième THATCamp à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris. Plus de cent cinquante personnes venant de plusieurs pays européens, représentant tous les métiers de la recherche et un large éventail de disciplines des sciences humaines et sociales, ont participé à cet événement dédié aux humanités numériques. La deuxième édition de THATCamp Paris a permis d’apporter une nouvelle pierre à la construction d’un réseau européen des humanités numériques. Elle a aussi fait émerger des thématiques telles que la coopération entre les différents métiers de la recherche, les compétences et la formation des digital humanists, les pratiques innovantes liées aux technologies numériques et à la communication en réseau, les nouveaux outils et formats de diffusion de la recherche sur Internet, ou les implications en terme de politique scientifique pour les sciences humaines et sociales.

Les non-conférences

Les THATCamps sont des “non-conférences” (un-conference). Le principe d’organisation est aux antipodes de celui d’un colloque scientifique classique : pas de barrière à l’entrée, pas de programme établi à l’avance, pas d’opposition entre orateurs et auditeurs. Un THATCamp est organisé par les participants eux-mêmes qui composent le programme par un vote en assemblée, et il est constitué de sessions où tout le monde est invité à partager ses compétences et son expérience. Les THATCamps ont été inventés par le Center for History and New Media de Université Georges Mason de Washington. Le principe est dérivé des barcamps organisés sur le même principe depuis des années par des développeurs de logiciels, aux États-Unis d’abord, puis partout dans le monde.

La communauté des digital humanists

THATCamp Paris 2012 s’est déroulé deux ans après la première manifestation du genre en France qui avait donné lieu à la rédaction, par les participants, du texte fondateur : le Manifeste des digital humanities. Plus récemment, d’autres pays européens ont organisé des THATCamps à Londres, Cologne, Florence, Lausanne, Madrid, Luxembourg, et les communautés européenne et francophone des digital humanists se sont renforcées. Si le principe des THATCamps est de s’adresser à un public local, dans toutes ces rencontres, plusieurs nationalités sont représentées, ce qui est le signe qu’il existe un réseau d’acteurs qui échangent régulièrement et travaillent sur des projets communs. Les THATCamps donnent à ce réseau, qui se développe par ailleurs au sein d’organismes très structurés comme ALLC ou Dariah, la possibilité de se rencontrer de manière moins formelle et sur la base d’une ouverture à une plus grande diversité d’acteurs.

Publications

THATCamp Paris 2012 a donné lieu à deux publications. En amont, le Read Write Book 2, un ouvrage collectif composé de dix-huit textes rédigés ou traduits en français par des chercheurs de différentes nationalités, propose une introduction aux humanités numériques accessible à tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur ce domaine de recherche en constante évolution.
En aval, les non-actes de la non-conference ont été publiés le 30 septembre 2012, soit seulement quatre jours après la manifestation. Réalisés par un collectif d’une douzaine de participants, les non-actes rendent compte des échanges qui ont eu lieu au cours de cette rencontre. Ils incluent la conférence inaugurale de Paul Bertrand “Les digital humanities sont-elles solubles dans le Steampunk ?“, ainsi que la retranscription de chacun des dix-neuf ateliers.

En savoir plus