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La Lettre n° 30 | Présentation
Béatrix Midant-Reynes
Crédits : Patrick Aventurier - Agence Gamma
par Béatrix Midant-Reynes

Le Centre de recherche sur la préhistoire et la protohistoire de la Méditerranée (CRPPM)

Cette présentation vient en complément de celle qui a été exposée par notre collègue David Martimort dans la Lettre n°29 de février 2010 à propos du pôle toulousain de l’EHESS où le Centre de recherche sur la préhistoire et la protohistoire de la Méditerranée (CRPPM) forme une troisième composante aux côtés du GREMAQ et du Centre d’anthropologie sociale.

Le CRPPM est issu de l’équipe d’archéologie de l’ex-Centre d’anthropologie des sociétés rurales. Avec les archéologues de l’Unité toulousaine d’archéologie et d’histoire (UTAH) de l’université de Toulouse-Le-Mirail (UTM) il forme la seconde plus grande équipe d’archéologie en France (UMR 5608 TRACES). Cette unité mixte de recherche « Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés » est composée de membres du CNRS, de l’UTM, de l’EHESS, du ministère de la Culture et de l’INRAP. Elle compte soixante-cinq chercheurs, quatre professeurs, douze maîtres de conférences, treize ITA/IATOSS et quarante-quatre doctorants.
Héritier d’un pôle de recherche de pointe sur la néolithisation et le développement des premières sociétés agraires dirigé par Jean Guilaine, le CRPPM engage ses travaux autour de deux axes.

Le premier, « Sociétés et cultures du Néolithique et du début des âges des métaux en Méditerranée et en Europe », est consacré à l’étude de la transition entre les dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs et les premières sociétés urbaines ou étatiques. D’abord focalisé sur la Méditerranée occidentale (France, Italie, Espagne), le champ d’investigation n’a ensuite cessé de s’étendre pour englober l’ensemble du bassin méditerranéen, le Proche Orient et la vallée du Nil.

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Tell el Iswid (delta du Nil). Tombe d’époque prédynastique (iiie millénaire av. J.-C.).

B. Midant-Reynes.

Cette diversification des aires et des thèmes de recherche, qui fonde désormais le développement de l’unité et participe à son rayonnement international, se double néanmoins d’un ancrage régional fort qui est lié à la nécessité d’une gestion sur la longue durée des bases de données de fouilles et à la spécificité des référentiels documentaires utilisés. À l’instar de la plupart des unités du Midi de la France, notre équipe forge son identité en jouant son rôle de pôle interrégional tout en étant reconnue pour ses recherches menées à l’étranger (Chypre, Levant, Égypte, Macédoine), en s’appuyant sur des problématiques ciblées (néolithisation, approches paléo-environnementales, économiques, sociales et symboliques de la fin des temps préhistoriques, paléométallurgie).

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Sculpture bicéphale de Roquepertuse (iiie siècle av. J.-C.).

Ph. Boissinot.

Le second axe, « Protohistoire et mondes anciens : cultures et sociétés », développe des programmes sur l’âge des métaux et le début de la période romaine en Gaule, mais aussi, plus marginalement, en Italie et en Grèce. Tous les champs de la recherche archéologique sont concernés (habitats, sanctuaires, nécropoles, mobiliers, paysages) et un accent particulier est porté aux questions méthodologiques, notamment l’approche des identités culturelles des sociétés dont le nom nous a été transmis par les textes antiques. La question du recours aux interprétations de type anthropologique est largement posée. Elle est également abordée dans le cadre d’un axe transversal sur l’épistémologie et l’historiographie de l’archéologie.

L’UMR TRACES est équipe d’accueil du master « Arts et cultures de la préhistoire et de la protohistoire de l’Europe et de l’Afrique » cohabilité avec l’EHESS. Les étudiants bénéficient des enseignements fondamentaux et des séminaires de recherches dispensés par les chercheurs et enseignants-chercheurs de l’UMR. La formation à la recherche et le tutorat des étudiants inscrits à l’EHESS sont assurés par l’équipe pédagogique composée de trois directeurs de recherche (Paul Ambert, Béatrix Midant-Reynes et Jean Vaquer), de deux maîtres de conférences EHESS (François Briois et Philippe Boissinot), de trois chercheurs CNRS (Catherine Commenge, Claire Manen et Thomas Perrin) et de quatre ingénieurs, Isabelle Carrère (EHESS), Jacques Coularou, Pascale Giraud et Evelyne Tissier (CNRS). Les sujets de mémoires encadrés par cette équipe portent spécifiquement sur les domaines du Néolithique et de la Protohistoire de la Méditerranée et de l’Afrique. Le point majeur de la formation, qui est ouverte à un public plus large de chercheurs et de doctorants, repose à la fois sur les bases théoriques de la discipline et sur la pratique de la recherche en archéologie, tant sur le terrain en France et à l’étranger que dans le laboratoire.