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La Lettre n° 55 | Échos de la recherche
par Jean-Claude Penrad

L’atelier d’écriture documentaire à l’EHESS et son prix doté par le CNRS-Images

Après quelques années d’existence d’un séminaire collectif d’anthropologie visuelle à l’EHESS, il est vite apparu que le public étudiant, mais aussi nombre de chercheurs, attirés par les écritures visuelles dans les sciences sociales, réclamaient un lieu où justement les questions concrètes posées par ces écritures propres aux métiers du cinéma pouvaient être exposées et débattues. Le passage à l’acte cinématographique nécessitait autant une meilleure compréhension méthodologique et éthique de la pratique cinématographique dans la recherche, qu’une confrontation directe avec les réalités du tournage, les contraintes du montage, de la postproduction. Afin de répondre à cette attente, la création par Jean-Paul Colleyn et Jean-Claude Penrad de l’atelier d’écriture documentaire, en 2004, s’est naturellement imposée et celui-ci a immédiatement rencontré un succès qui nous a contraints à en limiter l’accès aux étudiants inscrits à l’EHESS, puis, récemment, aux étudiants des études cinématographiques de l’Université Paris 3, autorisés à faire une inscription seconde à l’EHESS.

Cependant, il reste que l’EHESS n’est pas une école de cinéma, elle n’en a pas la vocation ni les moyens techniques. L’atelier, parfois en prolongement de certains séminaires et avec la mise à disposition d’une vidéothèque modeste mais néanmoins très instructive, vise à libérer les participants des idées fausses et des peurs relatives à la pratique cinématographique, tout en favorisant une prise de conscience équilibrée des possibilités nouvelles offertes par les écritures visuelles. Par un travail critique et collectif, impliquant les chercheurs-enseignants et les étudiants, les séances permettent de voir et d’entendre les réalisations et les projets présentés par les participants. Il s’agit, par ces échanges, de mettre à mal des idées reçues et les illusions de l’enregistrement filmique ou vidéographique, de faire émerger des préalables techniques et formels qu’il convient de prendre en compte dans toute réalisation, mais sans a priori dogmatique. L’objectif est de permettre aux participants, avec il est vrai des degrés variés de familiarité avec les outils audiovisuels, de franchir un cap en menant à bien une réalisation et éventuellement de construire un projet filmique cohérent qui sera soumis au jury du prix de l’atelier d’écriture documentaire.

Dès l’origine le CNRS-Images, dirigé par Pierre Saliot puis par Catherine Balladur, a soutenu efficacement cette initiative en dotant le « prix de l’atelier d’écriture documentaire » décerné chaque année par un jury ayant à choisir entre des projets de réalisations filmiques proposés par les étudiants. Ainsi depuis l’année 2004-2005, huit promotions se sont succédées et entre neuf et douze dossiers de production ont été déposés. Selon les années deux ou trois lauréats on été distingués et se sont partagés la dotation du CNRS-Images afin de produire leur première œuvre documentaire ou de débuter la réalisation d’un film qui n’attendait que ce coup de pouce pour une mise en chantier, quitte à chercher alors des compléments de production auprès d’autres partenaires. En huit ans, vingt-quatre lauréats ont ainsi bénéficié de ce prix. Parmi les films réalisés par ces étudiants primés, plusieurs ont été présentés dans des festivals internationaux et parfois distingués.

Le 25 juin 2012, le jury constitué de Catherine Balladur (Directrice du CNRS Images), Stéphane Breton (EHESS), Jean-Paul Colleyn (EHESS) et Jean-Claude Penrad (EHESS), après avoir discuté des douze dossiers de production déposés pour concourir a distingué les lauréats suivants :

  • Andrea Morbio pour son projet de film intitulé « Le retour du vengeur » ;
  • Bijan Anquetil pour son projet intitulé « Là-bas, comment ça va  » ;
  • Intissar Belaid, pour son projet intitulé « Pousses de printemps ».