Le Groupe de géographie sociale et d'études urbaines (GGSEU) a fait place au Groupe de géographie et d’histoire des territoires, de l’environnement, des ressources et des sociétés(GGH-TERRES), comme nouvelle équipe du Centre de recherches historiques (CRH). Cette équipe prend appui sur l’acquis de travaux, de réflexions épistémologiques et de méthodes développés par deux traditions de recherche de l’EHESS : d’une part, le courant de l’histoire de l’espace, représenté, après Braudel, par les historiens qui ont pris pour thèmes des objets géographiques tels que la ville, la frontière, les découpages territoriaux, les migrations ou la Méditerranée ; d’autre part, une géographie attentive à l’histoire des formes et des cultures matérielles et aux logiques sociales de construction des territoires et de la nature. Le groupe renouvelle l'héritage d'une tradition d'échanges entre géographes et historiens : l'espace n'y est pas seulement un chapitre d'une étude ou une catégorie de l'analyse sociale, qui conforterait une écologie des sociétés reposant sur la vision d'un espace neutre et sans trame matérielle. Les approches relationnelles et pragmatiques du social nous invitent à examiner l'espace comme un élément constituant de structuration des sociétés humaines, intriqué avec les échelles et les rythmes des processus sociaux.
Le sort que nos sociétés font à leurs territoires et à leur environnement constitue un enjeu majeur : connaître notre environnement, prendre en charge son passé et son avenir, comprendre les nouvelles logiques territoriales de l'urbanisation, analyser les nouveaux défis que pose le gouvernement des territoires aux États administratifs dans le cadre libéral de l'Union européenne, constituent aujourd'hui des enjeux pratiques et scientifiques essentiels, engageant de nouveaux dialogues politiques et disciplinaires. Ces questions appellent de nouvelles pratiques interdisciplinaires, alors que s’expriment dans les sciences sociales un tournant « spatial » et un tournant « environnemental ».
Dans cette équipe, géographes et historiens mettent en commun leurs compétences pour analyser le rapport des sociétés à leurs territoires et à leur environnement, produits complexes de pouvoirs et de pratiques, d’aménagements, de représentations et de savoirs. Plusieurs exigences complémentaires réunissent les membres de l’équipe :
• une réflexion épistémologique et historiographique sur les concepts mobilisés : ville, territoire, environnement, ressource,
• une approche de géographie historique ouverte aux autres sciences sociales,
• des problématiques centrées sur les relations entre science, savoirs et action et sur la circulation de modèles de gouvernement du territoire.
Aux membres de l’ex-GGSEU, Bernard André, Alice Ingold, Alain Musset, Marie-Vic Ozouf-Marignier, Annie Sevin, Annick Tanter-Toubon, Geneviève Tranchand, se sont joints Isabelle Backouche et Nancy Green, membres du CRH, Brice Gruet, maître de conférences en détachement au CNRS, Olivier Labussière, post-doctorant, Guenièvre Antonini, ATER en histoire à l’EHESS, et plusieurs associés.
Les membres du GGH-TERRES sont partie prenante  des équipes pédagogiques de la formation doctorale « Territoires, sociétés, développement », dont l’équipe est le lieu d’accueil d’une partie des doctorants, et de la mention de master « Territoire, espace, société ».
Les aires géographiques étudiées couvrent la France, l’Italie, l’Amérique du Nord et l’Amérique latine. Les axes thématiques de recherche sont au nombre de trois :
• Territoire et localité, régionalisme, projets de territoires locaux et mode de gouvernement, patrimoine industriel,
• Ville et territoire : migrations, banlieue, patrimoine et fabrique de la ville, justice sociale et justice spatiale,
• Histoire et géographie de l'environnement : histoire sociale et politique des ressources de l'environnement, territoires de l'eau, risques et histoire des séismes.

Le GGH-TERRES organise une journée d’étude sur la cartographie historique le 16 mars : La cartographie historique et ses méthodes (voir rubrique Colloques).