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La Lettre n° 53 | Échos de la recherche
Hippolyte d’Albis, lauréat du prix 2012 du meilleur jeune économiste

Hippolyte d’Albis, lauréat du prix 2012 du meilleur jeune économiste

Communiqué de presse

Hippolyte d’Albis, membre associé PSE‐École d’économie de Paris et professeur à l’Université Paris 1 Panthéon‐Sorbonne, membre de l'Institut Universitaire de France.

Quelle a été votre première réaction à la remise de ce prix ?
La cérémonie, qui s’est déroulée dans une aile du palais du Luxembourg où siège le Sénat, est impressionnante : économistes, hommes politiques, journalistes etc. sont au rendez‐vous, avec une qualité d’écoute « académique » ! Je suis honoré d’avoir reçu ce prix, des mains de Michel Camdessus et de Jean‐ Michel Charpin (président du jury 2012), et la pression n’est pas retombée depuis : la qualité des nominés et les parcours des lauréats des années précédentes m’incitent à penser que le plus difficile commence !

Votre parcours « franco‐français » a été mis en avant par les organisateurs...
...oui, au regard des lauréats précédents, mon parcours est effectivement très lié à l’université française. Après l’obtention de masters en finance et en économie, j’ai eu la possibilité de travailler deux années durant pour la représentation de la Direction du Trésor à Moscou. De retour en France, j’ai préparé un doctorat à l’université Paris 1 Panthéon‐Sorbonne que j’ai soutenu en 2003. J’ai alors été recruté comme maître de conférences à l’université de Toulouse puis comme professeur à l’université de Montpellier ; je suis de retour à Paris depuis septembre 2011. Si mes recherches et collaborations me conduisent fréquemment à l’étranger, je reste très attaché néanmoins à l’université française qui m’a beaucoup donné.

Pourriez‐vous nous parler plus précisément de vos recherches ?
Mon domaine de recherche principal est celui des politiques publiques : santé et bien‐être, financement des retraites, politique de logement, problématique de la dépendance, questions environnementales... Et plus précisément, j’interroge au sein de ces différents sujets les interactions entre économie et démographie. Je travaille pour cela sur des modèles macro‐économiques, théoriques ou ayant des applications pratiques, visant à mieux se représenter la société dans laquelle nous vivons, pour mieux la comprendre. J’essaie ainsi d’alimenter les discussions en cours ou à venir sur les modalités de l’intervention publique par l’enrichissement de nos connaissances et de notre capacité à élaborer des scénarios. L’idée, pour cela, est de placer les variables démographiques (tranches d’âge, natalité, immigration...) au cœur du modèle, en affinant notre manière d’appréhender leurs impacts sur l’économie (circulation des richesses, décisions d’achat...). Mais surtout : « savoir que l’on ne sait pas », et intégrer ainsi les incertitudes démographiques dans ces modèles, se révèle fondamental. La rationalisation d’une partie de ces incertitudes vise à en limiter les effets les plus négatifs : replis et hésitations, peurs et fantasmes etc. sont autant de facteurs d’échec pour les politiques publiques, c’est‐à‐dire pour notre capacité à agir collectivement sur le long terme. Ces enjeux et leur décryptage me passionnent, et le programme des années à venir au sein de PSE et en collaboration avec l’INED et la chaire « transition démographique » ne manque pas de matière !