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La Lettre n° 52
De la coopération avec le Brésil
par Jean Hébrard et Jean-Frédéric Schaub

De la coopération avec le Brésil

Dans La Lettre n°47 de décembre 2011, François Hartog et Philippe Casella signalaient l’importance d’un investissement de l’École en direction du monde universitaire brésilien, qui connaît de profondes mutations et renoue avec une exceptionnelle vitalité intellectuelle.

Depuis lors, notre politique de coopération avec les universités brésiliennes a remporté deux succès. En effet, le Centre de recherches sur le Brésil contemporain et le département d’histoire de l’Université fédérale de Rio de Janeiro ont lancé un programme de recherches sur les usages des concepts du droit savant dans les délibérations des assemblées municipales au Brésil sous l’Ancien Régime. Ce projet, intitulé Le bon gouvernement des gens, a obtenu un financement franco-brésilien dans le cadre de l’accord CAPES / COFECUB. Le Professeur João Fragoso, créateur du groupe « Antigo Regime nos Trópicos », et Jean-Frédéric Schaub en sont les responsables scientifiques. En parallèle, un autre programme d’études sur la ville de Bahia à l’époque moderne, Baia16-19, a été retenu dans le cadre d’un financement Marie-Curie de l’Union Européenne. Les partenaires sont le département d’histoire de l’Université fédérale de Salvador de Bahia, le Centre d’histoire de l’Outre-mer de l’Université nouvelle de Lisbonne et le Centre de recherches sur le Brésil contemporain de l’École. Les porteurs sont Evergton de Souza Sales (Bahia), Pedro Cardim (Lisbonne) et Jean-Frédéric Schaub.

Plusieurs enseignants (Jean Hébrard, Simona Cerutti, Jean-Paul Zuniga, Jean-Frédéric Schaub) et doctorants (Géraldine Méret, Daniel Pimenta de Carvalho, João Pedro Gomes) de l’École se sont engagés dans ces deux projets. Des étudiants de Master ont déjà manifesté leur intérêt pour leurs thématiques (Antoine Sénéchal, Delia Guijarro Arribas).

Au-delà, sur la période coloniale de l’histoire du Brésil, les initiatives se multiplient. Ainsi, l’assemblée des enseignants du 24 mars 2012 a élu le Professeur Carlos Zeron de l’Université de São Paulo pour une invitation d’un mois pendant trois années consécutives. Spécialiste de la compagnie de Jésus et de la question de l’esclavage à l’âge moderne, Carlos Zeron offrira un ensemble cohérent de séminaires qui permettront de débattre en France des principales discussions en cours sur la société d’Ancien Régime dans l'Amérique portugaise. Aux mois de mai, juin et juillet, le Centre de recherches sur le Brésil contemporain accueillera le Professeur Ronald Raminelli de l’Université fédérale Fluminense. Le 3 mai, il présentera une conférence intitulée : Les interdits de la couleur. Les métis au Brésil et au Portugal c.1640-1750 (105, boulevard Raspail, salle 11, de 9h00 à 11h00).

Parallèlement le Centre de recherches sur le Brésil contemporain a totalement rénové son bulletin – Les Cahiers du Brésil contemporain – qui, jusqu’ici, était diffusé gratuitement et très irrégulièrement. Brésil(s). Sciences humaines et sociales qui lui fait suite est une revue qui répond à toutes les exigences scientifiques. Éditée par le Centre de recherches sur le Brésil contemporain sous la responsabilité de Mônica R. Schpun et avec l’aide d’un comité de rédaction pluridisciplinaire et binational, elle est publiée sous forme papier par les éditions de la Fondation Maison des sciences de l’homme et sera bientôt disponible en ligne. Elle propose deux fois par an un dossier thématique et des varia. Le premier numéro de l’année 2012 sera consacré au « tournant biographique » qui caractérise les nouvelles recherches sur l’esclavage au Brésil (dirigé par Mariza de Carvalho Soares et Jean Hébrard), le second porte sur un sujet qui mobilise de nombreux jeunes chercheurs : les tziganes brésiliens (dirigé par Marc Bordigoni et Mônica R. Schpun). La revue propose chaque premier lundi du mois, au France, un « midi de Brésil(s) » où les auteurs peuvent soumettre à la discussion leurs projets d’articles. Le 26 juin prochain, une journée d’études organisée à l’occasion de la parution du n° 1 est consacrée à « L’esclavage brésilien vu d’Afrique » avec la participation de Mariana Candido (Princeton University), Roquinaldo Ferreira (Virginia University) et Catarina Madeira Santos (Centre d’études africaines). Roquinaldo Ferreira, de plus, sera professeur invité à l’École en 2013.