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La Lettre n° 50 | Échos de la recherche
Le laboratoire d’excellence RFIEA
par Alain Peyraube

Le laboratoire d’excellence RFIEA

Le laboratoire d’excellence RFIEA (Réseau français des Instituts d’études avancées) s’appuie sur les premiers succès du dispositif IEA/RFIEA créé en 2007 : conception de projets scientifiques originaux, mise en place de procédures d’invitation de chercheurs étrangers répondant aux meilleurs standards internationaux, forte attractivité internationale du dispositif, mise en œuvre de partenariats internationaux de premier plan. En quatre années, il est devenu le dispositif le plus important d’Europe, avec pour seul équivalent le projet actuellement en vigueur en Allemagne dans le cadre de l’Exzellenzinitiative.

Sur le plan scientifique, les quatre IEA français (à Aix-Marseille, Lyon, Nantes et Paris) sont complémentaires. Même si aucun d’entre eux ne réduit son activité scientifique à un quelconque domaine prioritaire, leurs projets scientifiques affichent des axes thématiques différents (interdisciplinarité entre SHS et sciences expérimentales à Aix-Marseille, sciences du langage et de la complexité à Lyon, fondements dogmatiques des sociétés à Nantes, déterminants de l’action à Paris) et privilégient des aires géographiques distinctes (Asie orientale pour le Collegium de Lyon, bassin méditerranéen à Aix-Marseille, Afrique, Amérique latine et Inde à Nantes, Europe à Paris). Les IEA offrent ainsi un large éventail de possibilités de résidences de recherche qui répond aux exigences des meilleurs chercheurs internationaux.

Réseau français des Instituts d’études avancées engage une transformation du dispositif pour permettre la réalisation d’une véritable stratégie scientifique à moyen et long terme développée avec les quatre IEA qu’il réunit, en concertation avec les partenaires scientifiques de chaque site ainsi qu’au niveau national pour en assurer la valeur ajoutée en matière d’internationalisation de la recherche en SHS.

L’engagement des principaux acteurs de chaque site (PRES, universités, établissements d’enseignement supérieur de recherche, collectivités territoriales) en vue de la réussite des quatre IEA est total. Un IEA spécialisé dans l’accueil de chercheurs étrangers de haut niveau est devenu un instrument majeur d’attractivité et de rayonnement international dans les stratégies des regroupements institutionnels. À ce titre, l’université unique d’Aix-Marseille, les PRES de Lyon, de Nantes et de Paris (HESAM) sont fortement mobilisés aux niveaux scientifique, budgétaire ou institutionnel.

Réseau français des Instituts d’études avancées renforce la position des instituts d’études avancées en rendant possible :
- le développement de collaborations sur des fronts d’innovation à l’interface des disciplines SHS (fonction d’incubation) ;
- le développement de collaborations internationales en bénéficiant des réseaux scientifiques des chercheurs invités (pépinière internationale) ;
- les interactions avec les programmes de formation et les priorités scientifiques des établissements partenaires sur les sites (formation avancée et recherche).

Réseau français des Instituts d’études avancées maximise les retombées positives de la coordination entre IEA, des économies d’échelle et des effets de synergies en matière de recherche, de formation et de valorisation. La consolidation de l’action du réseau d’IEA en tant qu’infrastructure au service d’une politique scientifique concertée assure :
- la conformité des instituts aux standards internationaux en matière d’excellence et d’innovation (labellisation des IEA) ;
- la mise en place de collaborations scientifiques entre IEA, le soutien à la mobilité des résidents entre instituts (voire entre IEA européens), la diffusion nationale et internationale des appels à candidatures (coordination des politiques scientifiques) ;
- la poursuite de l’insertion des IEA dans les réseaux mondiaux en renforçant sa capacité, déjà validée sur les scènes européenne et internationale (programme EURIAS, réseaux NETIAS et UBIAS), de coordonner des consortia de recherche (portage de projets européens et internationaux) ;
- la mutualisation des bonnes pratiques en matière de formation avancée, en facilitant la transposition au niveau des IEA des succès rencontrés par les initiatives pilotes (françaises ou européennes), notamment en matière d’encadrement de la première recherche et d’internationalisation des écoles doctorales (accompagnement des meilleurs projets de formation avancée) ;
- la mise en valeur des transferts de connaissances et d’expertise au bénéfice des décideurs publics et privés (mobilisation des chercheurs sur les fronts de l’intelligence et de l’expertise relative aux grands enjeux contemporains).

Consolidé et pérennisé, le Réseau français des Instituts d’études avancées disposera de la masse critique pour produire un impact réel sur l’internationalisation des SHS françaises. Il assurera la cohérence de la politique nationale de développement des IEA (en accueillant, lorsque les conditions sont réunies, de nouveaux projets d’instituts) et leur complémentarité avec les politiques d’internationalisation de la recherche en SHS dans le cadre des objectifs prioritaires de l’État et des grandes orientations européennes.

Les effets d’entraînement et structurants attendus du Réseau français des Instituts d’études avancées sont de nature à :
- donner les moyens aux IEA d’affronter la concurrence internationale et de permettre, grâce aux moyens du Labex sur huit années, la réunion de financements privés pour devenir pérenne économiquement ;
- fidéliser les meilleurs chercheurs étrangers identifiés par les IEA grâce aux politiques de recrutement des institutions ;
- renforcer la participation des chercheurs français à des projets européens grâce aux contacts établis avec les chercheurs étrangers des IEA ;
- préparer l’accueil, dans l’hypothèse de financements additionnels, de nouveaux projets d’IEA complémentaires des instituts existants en garantissant un développement cohérent de la politique nationale ;
- devenir un acteur de l’attractivité scientifique internationale de la France et un interlocuteur pour les acteurs de la mobilité internationale de la recherche française (une internationalisation réussie de la recherche « is a two-way bridge » comme le souligne le World Science Report, 2010).