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La Lettre n° 48
La Lettre n° 48
par François Weil

Éditorial

Permettez-moi de vous adresser tous les vœux que je formule pour vous et les vôtres, et pour notre École, pour 2012.

En considérant l’année écoulée, j’ai d’abord une pensée pour les membres de l’École et de ses centres qui ont disparu au cours des douze derniers mois : Odette Chapelot, Georges Condominas, Marie-Madeleine Paccaud, Huguette Bertrand, Marc Barbut, René Marzocchi, et tout récemment encore Élisabeth Allès.

L’année 2011 aura été celle du relogement provisoire du siège de l’École au France. Il y a un an exactement, je vous écrivais que l’immeuble commençait à vivre. J’ai aujourd’hui le sentiment que les inquiétudes souvent exprimées des risques pour l’École de son départ du 54 sont désormais dissipées. Nous faisons, je crois, la preuve chaque jour, tous ensemble, que dans nos nouveaux locaux le modèle intellectuel et institutionnel que constitue l’École offre toujours de grands atouts pour le présent et l’avenir.

Le présent et l’avenir, c’est d’abord le passage de l’École aux responsabilités et compétences élargies (RCE) à compter du 1er janvier. Pour un établissement comme le nôtre, au statut dérogatoire au régime commun de l’enseignement supérieur, ce passage n’a pas le même sens qu’ailleurs. Notre situation est comparable à celle d’une institution comme le Collège de France, qui passe d’ailleurs aux RCE au 1er janvier en même temps que nous. L’autonomie scientifique, que nous préférons appeler liberté de la recherche, est au principe même de l’École, et le passage aux RCE ne se traduit pas par une évolution de notre fonctionnement institutionnel éprouvé, fondé sur une tension et un équilibre entre la présidence et le bureau, l’assemblée des enseignants, et les conseils. Des RCE, nous pouvons espérer, à la double condition que l’État continue à tenir tous les engagements qu’il a pris à l’égard de l’École et que nous gérions avec prudence et sagacité nos ressources, bénéficier de moyens supplémentaires et d’une capacité meilleure et simplifiée à mettre en œuvre les décisions que nous prenons. Je sais que les RCE ont exigé beaucoup des services de l’École, et je veux remercier ici tous les personnels IATOS de leur action depuis deux ans, sous la direction de Thierry Bergeonneau et aujourd’hui d’Hélène Moulin, pour réussir cette évolution importante.

Le présent et l’avenir, c’est aussi notre projet d’ « initiative d’excellence », Paris Novi Mundi Université, porté par le PRES HESAM, et dont nous saurons dans quelques semaines s’il est, comme je le souhaite, retenu par le jury international. Ce projet ambitieux, préparé par une équipe de collègues venus des différents établissements du PRES, donnerait s’il est sélectionné aux enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants de l’École des moyens de travail dont nous manquons cruellement, en même temps qu’il permettrait à l’École, qui n’a jamais été une tour d’ivoire, de faire mieux bénéficier notre pays, en cette période de crise majeure, des questionnements critiques, des idées et des propositions qui s’y élaborent en même temps que de la formation qui s’y donne.

Le présent et l’avenir, c’est précisément la recherche, qui est notre raison d’être – recherches que nous conduisons et auxquelles nous formons. C’est pour moi, dans la fonction qui est aujourd’hui la mienne, une vraie fierté de voir les membres de l’École et de ses centres et laboratoires, à l’origine de tant d’ouvrages et d’articles, de thèses et de mémoires qui traduisent notre capacité individuelle et collective à produire de la connaissance et à donner du sens. Et je suis heureux de constater que cette capacité créative, cette qualité scientifique, cette excellente santé de l’École sont aujourd’hui encore davantage reconnues qu’hier.

Bonne année 2012 !