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La Lettre n° 47 | Réflexion sur...
par Françoise Avril

La place du Brésil à l'EHESS

Le contexte universitaire brésilien

Le Brésil compte 176 universités réparties en trois types d’établissements : les universités privées, les fondations mixtes (qui incluent les universités catholiques) et les universités publiques (autonomes), qui se décomposent en universités fédérales et universités d’État. Le pays investit dans son élite intellectuelle de façon tout à fait exceptionnelle et les universités brésiliennes sont très désireuses d’approfondir des liens avec le monde universitaire extérieur. Un réseau d’agences fédérales particulièrement actives permet d’offrir des bourses aux étudiants, chercheurs et enseignants chercheurs brésiliens ou étrangers. Ces agences sont en outre une mine d’informations sur les recherches effectuées ou en cours. On peut citer :
- le Conseil national pour le développement scientifique et technique (CNPQ) dédié à la promotion des recherches scientifiques et techniques et à la formation en ressources humaines pour la recherche dans le pays. Le lien « plateforme Lattes » permet d’accéder aux CV des enseignants et des étudiants brésiliens ainsi qu’à leurs projets de recherches ;
- la Coordination de perfectionnement du personnel de l’enseignement supérieur (CAPES) qui soutient le développement des études de maîtrise et de doctorat nationales et la formation de diplômés de haut niveau au Brésil et à l’étranger. Elle a un programme de Partenariats universitaires binationaux et un programme pour l’accueil de professeurs étrangers. La France occupe une place importante dans sa politique internationale, l’action de coopération scientifique Capes-Cofecub en est l’axe majeur ;
- les Fondations régionales de soutien à la recherche (FAP) sont présentes dans vingt et un états du Brésil. Leurs structures possèdent des caractéristiques propres, notamment en terme de budget, mais convergent toutes vers un même objectif : le soutien à la recherche.
On notera aussi le rôle des associations, regroupées par discipline, elles organisent tous les deux ans, des rencontres nationales et régionales. Elles sont basées dans chaque état et sont présentes aussi bien pour l’histoire : Associação Nacional de História (ANPUH) que pour la sociologie : Associação Nacional de Pós-Graduação e Pesquisa em Ciências Sociais (ANPOCS)  et pour l’anthropologie : Associação Brasileira de Antropologia (ABA).
Sans compter l’importance des chaires : la chaire brésilienne de sciences sociales Sergio Buarque de Holanda, et les chaires françaises universitaires d’excellence, au nombre de six, qui offrent un cadre à l’organisation de cours, de séminaires, de conférences et d’invitations de chercheurs étrangers.

Les relations de l’EHESS avec le Brésil

L’EHESS joue le rôle d’une plateforme attractive. Elle a en effet une richesse interdisciplinaire et une souplesse qui correspond tout à fait à l’état d’esprit qui préside aux échanges universitaires au Brésil et entre le Brésil et d’autres pays. Les chercheurs brésiliens sont attirés en particulier par l’EHESS qui est une référence importante par l’environnement intellectuel qu’elle propose et ses infrastructures de recherche (bibliothèques et ses centres).

Concrètement, l’EHESS a signé des conventions d’enseignement et de recherche avec cinq universités : l’Université d’Uberlandia, l’Université de Goiania dans l'état du Goias, l’Université du Minas Gerais à Belo Horizonte, l’Université de São Paulo et l’Université fédérale de Rio de Janeiro. Mais l’informel fonctionne très bien aussi ; en fait, les conventions sont signées pour structurer et cadrer les échanges et les projets communs à long terme et pour permettre d’obtenir des financements auprès des agences brésiliennes. Les enseignants-chercheurs disposent d’un réseau de contacts importants auprès des institutions brésiliennes, d’une grande utilité pour développer des collaborations avec des thèmes de recherches très variés. Les activités de recherches sont multiples et s’organisent autour de la présentation de travaux de recherches, de colloques, d’écoles d’été, de cycles de conférences organisés par plusieurs universités et financés par le ministère de la Recherche brésilien, de séminaires intensifs, etc. Les activités d’enseignements se présentent sous la forme d’invitations et s’inscrivent dans des cadres ponctuels ou récurrents selon les relations entre les universitaires : enseignements ponctuels donnés pour une certaine durée dans une université sur financement de la Fapesp ; suivi de doctorants via les co-tutelles, participation aux jurys de thèse etc.

Les liens des Brésiliens sont intenses avec un très grand nombre d’universités ou d’institutions du supérieur et de la recherche françaises et le Brésil est certainement l’un des pays émergents en direction duquel il importe le plus de renforcer notre relation.