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La Lettre n° 45 | Présentation
par Brigitte Mazon

Les archives de l’École des hautes études en sciences sociales

Historique

Les premiers fonds d’archives de l’École des hautes études en sciences sociales ont été collectés au moment où la section des sciences économiques et sociales, sixième section de l’École pratique des hautes études, s’émancipait de sa matrice originaire, l’EPHE, pour devenir un établissement autonome, l’EHESS. Son président Jacques Le Goff installait alors le nouvel établissement aux côtés des services de son prédécesseur, Fernand Braudel, dans les locaux de la Maison des sciences de l’homme, 54 boulevard Raspail. C’était en 1975. Loin d’être un service, pas même une cellule, la « fonction archives » créée à cette occasion était une décision pionnière dans le paysage universitaire français. La prise en charge, in situ, des archives d’un établissement en pleine croissance, fondé trois décennies auparavant sous l’égide de Lucien Febvre, avait pour cause trois événements simultanés, dont un seul suffit de nos jours à provoquer une « mise en archives » (Y. Potin) : un déménagement, un changement de statut, le décès en fonction d’un gestionnaire de longue date. La pérennisation de cette fonction et sa transformation deux décennies plus tard en service des archives ont permis la collecte régulière des fonds d’archives administratives et scientifiques de l’établissement qui ont vu leur volume considérablement augmenté à l’occasion du déménagement de l’École du 54 bd Raspail vers le 190 avenue de France, en décembre 2010.

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Dans le hall du 54 bd Raspail, sept. 2010

B. Mazon

Ainsi l’histoire des archives de l’École des hautes études s’inscrit-elle matériellement dans ses déménagements successifs, institutionnellement dans ses changements de statuts, administrativement dans l’organigramme des services centraux, scientifiquement dans la diversité des disciplines des sciences sociales à l’œuvre dans ses centres de recherche, intellectuellement dans les dons d’archives personnelles de chercheurs et légalement dans le lien actif avec les Archives nationales. C’est cet ensemble complexe de données contextuelles qui marque le large périmètre des archives de l’institution, celui des administrateurs et des chercheurs dont elles émanent. Enseignants, chercheurs, étudiants et administratifs ont de multiples raisons de connaître leur existence et de venir les consulter.

Présentation des fonds

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I. Sachs, M-A. Morisson, B. Mazon

G. Le Brech

Produites au cours des six décennies de son histoire, émanation de ses activités institutionnelles et scientifiques, personnelles et collectives, les archives de l’EHESS sont d’une richesse exceptionnelle. Archives publiques pour la plupart, mais fonds d’archives personnelles aussi, leur collecte, leur conservation et leur communication sont soumises à des obligations légales, inscrites dans le Code du patrimoine, livre II et dans le Code de la propriété intellectuelle, livre I. Elles ont une valeur patrimoniale et probatoire, contiennent des sources essentielles pour le chercheur et, à côté de la mémoire orale des femmes et des hommes qui en ont fait l’histoire (collecte d’archives orales), elles constituent les traces matérielles de la vie de l’institution et de la recherche scientifique qui s’est déroulée au sein de l’École des hautes études, ancienne sixième section de l’EPHE, ou en lien avec elle. Tout chercheur venu consulter ces archives comprend très vite que la frontière entre les archives institutionnelles et les archives de la recherche est floue. Le biographe ou le chercheur en histoire des disciplines et des institutions trouvera ses sources aussi bien dans les documents administratifs que dans les archives des centres de recherche, les fonds d’enquêtes, les correspondances, ou dans les fichiers et carnets de terrain des chercheurs. Les grandes rubriques de collecte et de classement sont donc des entrées utiles, mais pour le chercheur, elles se croisent le plus souvent. Les quelque trois kilomètres linéaires d’archives de l’EHESS sont organisés en quatre grandes séries d’inégale importance volumétrique.

Archives institutionnelles

Outre les fonds de fonctionnement budgétaire et comptable, les dossiers de carrière des personnels techniques et scientifiques, les procès-verbaux et dossiers des instances, signalons les archives de l’Association Marc Bloch (longtemps gestionnaire des contrats de recherche et des emplois contractuels), les fonds Louis Velay (gestionnaire de la sixième section de 1951 à 1975), Anne-Marie Meunier et François Chambelin (direction financière de la recherche), Clemens Heller (responsable des relations internationales et des aires culturelles), René Marzocchi, Marc Barbut, Marc Olivier Baruch (membres du Bureau), les fonds de la présidence (Jacques Le Goff, François Furet, Marc Augé, Jacques Revel). Ces documents, mémoire de l’administration de la recherche et de l’enseignement, sont les plus consultés, de manière spécifique ou transversale.

Archives des centres de recherche

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R. Lenoir et G. Le Brech

B. Mazon

Une trentaine de centres, laboratoire et groupes de recherche, nés au sein de l’École ont versé leurs fonds d’archives institutionnelles et scientifiques. Ces fonds, près de six cents mètres linéaires (ml), témoignent des évolutions structurelles et des orientations de la recherche collective. Ils ont une typologie documentaire commune (rapports d’activités, enquêtes, colloques, correspondances, etc.). À noter que les archives de la sociologie se distinguent par d’importants volumes d’archives d’enquêtes.

Archives des revues

Six revues, rattachées ou créées à l’EHESS, ont fait don de leurs manuscrits, correspondances, documents de gestion.

Fonds personnels des chercheurs

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P. Fridenson et Y. Irid

B. Mazon

Près de soixante chercheurs ont fait don à l’EHESS, par l’intermédiaire du service des archives, de leurs archives scientifiques personnelles. Leur statut est souvent « mixte » : privé (manuscrits, œuvres, correspondance) et public (responsabilités institutionnelles, recherches collectives). Ces fonds font l’objet de conventions de donation. Leur volume est très variable (d’1 à 70 ml par fonds), l’ensemble se chiffre à l’heure actuelle à plus de six cents ml.

Organisation

Les archives de l’EHESS sont collectées, classées, communiquées par une équipe permanente de quatre archivistes, Marie-Annick Morisson, Yamina Irid, Goulven Le Brech et Brigitte Mazon, responsable du service depuis sa création.

Les conditions provisoires de conservation de l’ensemble de ces fonds ne permettant pas de les regrouper sur place, ils sont actuellement répartis sur plusieurs sites (Archives nationales, prestataire d’archivage externalisé, locaux de l’EHESS). Un centre d’archives des sciences humaines et sociales mutualisé sur le campus Condorcet permettra à terme de regrouper tous ces fonds et d’offrir de meilleures conditions de communication et de mise en valeur.

Communication

La communication des archives se fait conformément aux délais légaux de communicabilité des archives publiques : elle est libre en général, sous réserve de dérogation pour certains documents soumis à des délais spéciaux, soumise à autorisation pour les fonds d’association ou de chercheurs (délivrée par eux ou leurs ayants droit). Par ailleurs, un certain nombre de fonds d'archives de l’EHESS, versés aux Archives nationales sont consultables sur le site de Fontainebleau. En attendant leur prochaine mise en ligne, les inventaires sont consultables au service des archives.

En savoir plus

La salle de consultation des archives est ouverte au public du lundi au vendredi, de 9h30 à 17h30.

96, bd Raspail - 75006 Paris
0153635619 ou 0153635135
archives@ehess.fr