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La Lettre n° 28 | Vie de l'École | Colloques et journées d'études

Du 18 au 21 janvier 2010

Tentation de réécriture de l’histoire

Colloque organisé par José Kagabo, du Centre d’études africaines.

L’objet de ce colloque est double. Il vise d’abord à rendre compte des avancées de la recherche sur le sujet : une littérature très abondante comprenant des travaux d’universitaires ; des témoignages de survivants et d’observateurs extérieurs ; des rapports d’investigation institutionnelle (Sénat belge, Assemblée nationale en France, ONU, OUA) ; des enquêtes d’organisations de défense des droits de l’homme (African Human Rights de Londres, Human Rights Watch de Washington). De façon générale, cette littérature propose une grille d’analyse combinant les facteurs internes (ethnicité, idéologie et système de gouvernance en vigueur au Rwanda) et externes (faillite de la communauté internationale, implication plus ou moins avérée de puissances étrangères) pour expliquer le processus d’extermination des Rwandais tutsi en 1994.

À un moment où l’on pensait qu’un consensus s’était dégagé ou était en passe de l’être sur les « causes » immédiates et lointaines du génocide, on a vu surgir une série de travaux de journalistes dits d’investigation (au Canada, en France surtout), de militaires intervenant dans le débat comme témoins directs (en Belgique et en France), d’universitaires apportant leur caution à des récits de « témoins oculaires » qui étayent les conclusions d’une enquête judiciaire menée en France, laquelle fait porter la responsabilité de cet acte au Front patriotique rwandais, dominé par des anciens exilés tutsi. Par voie de conséquence, les partisans de cette thèse invitent à une « révision totale », voire une « réécriture » de l’histoire du génocide qui ferait ainsi porter aux Tutsi la responsabilité de leur propre extermination.

Le second objectif du colloque est donc d’évaluer la consistance des matériaux et de l’analyse qui soutiennent cette nouvelle thèse. Sont invités à échanger autour des questions posées par la confrontation de deux points de vue des enseignants-chercheurs et des doctorants de l’École, des collègues de l’extérieur et des journalistes ayant enquêté sur des sujets en rapport avec l’intitulé et les objectifs du colloque.