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La Lettre n° 44 | Disparition
Marie-Madeleine Paccaud
Crédits : E. P.
par Pierre Manent et Élisabeth Dutartre-Michaut

Marie-Madeleine Paccaud

Marie-Madeleine Paccaud est entrée à l’École, au Centre d’études des communications de masse (CECMAS) dirigé par Georges Friedmann, en septembre 1973. Elle avait 19 ans. Elle poursuit sa carrière au Centre d’études transdisciplinaires (Sociologie, Anthropologie, Sémiologie) – CETSAS – dirigé par Roland Barthes, Claude Lefort et Edgar Morin, devenu en 1984 le CETSAP dirigé par Claude Lefort et Edgar Morin puis, en 1990, par Nicole Lapierre et Pierre Rosanvallon. Elle rejoint le Centre de recherches politiques Raymond Aron, dirigé par Pierre Rosanvallon, en 1992 et y restera – il est devenu entre temps le CESPRA dirigé par Philippe Urfalino – jusqu’à ce que la maladie l’éloigne de nous.
Sa curiosité, son désir de se perfectionner, et son intérêt pour les étudiants l’ont conduite à exercer des responsabilités de plus en plus étendues. Outre ses fonctions de gestionnaire et d’assistante de direction, elle a par exemple été secrétaire de rédaction de la revue La Pensée politique de 1992 à 1995, et elle a été responsable administrative de la formation doctorale « Études politiques » à sa création à l’automne 1995, puis du master « Études politiques » en 2005. Elle a été la collaboratrice de plusieurs enseignants du Centre Aron qu’elle aidait à mettre au point leurs manuscrits ; elle fut aussi de 2006 à 2008 la secrétaire de la Société des Amis de François Furet.
Son désir de progresser fut récompensé par l’accès en 1994 au grade de Secrétaire d’administration de recherche et de formation (classe exceptionnelle), puis en 2002 par l’obtention du BTS « Assistant de direction » dans le cadre de la validation des acquis professionnels, et enfin en 2006 par son entrée dans le corps des assistants-ingénieurs. Elle avait en 2001 reçu les Palmes académiques.
Marie-Madeleine participait activement à la vie de l’École des hautes études. Elle fut élue membre titulaire de la Commission paritaire d’établissement avec rédaction des comptes rendus de séance en 2003 ; en 2004-2005, elle participa au groupe de travail sur la mise en place du Master à l’École et l’informatisation de la scolarité ; et en 2005-2006, elle fut membre de l’équipe qui permit la mise en place d’« Apogée » à la rentrée 2006.
Ces rappels ne suffisent certainement pas à donner une idée de la personnalité si attachante de Marie-Madeleine. Les enseignants pouvaient toujours compter sur son bon jugement, formulé avec franchise en même temps qu’une exquise délicatesse ; les étudiants trouvaient toujours sa porte ouverte et bénéficiaient de ses conseils infatigables et judicieux ; leur attention pendant la maladie de Marie-Madeleine et leur émotion à l’annonce de sa mort en témoignent. Ses collègues de travail ont pu apprécier les compétences et l’amitié de Marie-Madeleine avec qui personne ne se souvient d’avoir eu un motif de contrariété. Elle suscitait naturellement une très vive sympathie. D’une parfaite modestie, elle était au centre d’une communauté d’amitié qu’elle laisse orpheline.