Conférence organisée par le GREQAM, le Centre d’économie de la Sorbonne (CES) et l’École d’économie de Paris (PSE).

La crise financière ayant depuis le début de l'automne 2008 heurté de plein fouet l’économie globalisée, nombre des dogmes de la macroéconomie moderne ont été remis en cause. Il n'est ainsi plus possible de continuer à modéliser la politique monétaire sans faire une place plus importante à la monnaie, aux prix d'actifs, et à la déflation, ou à formaliser le comportement des agents en ignorant leur hétérogénéité, notamment en termes de consommation et de recours au crédit.
D'autre part, les années récentes ont été caractérisées, au moins dans les économies développées, par une prise de conscience accrue des problèmes liés à l’environnement, au niveau des populations et des décideurs publics. Dans les faits, cette prise de conscience s’est traduite, entre autres, par la mise en place du protocole de Kyoto, du marché européen des droits à polluer ou encore la tenue du sommet de Copenhague. Au niveau français, cette prise de conscience environnementale a, par exemple, conduit au Grenelle de l’environnement ainsi qu’aux discussions, certes controversées, autour de la taxe carbone. La question du développement durable doit donc être appréhendée à la fois en liaison avec les contraintes fondamentales liées à l'endettement public, et dans un contexte globalisé où le décollage économique de certains pays comme la Chine ou l'Inde peut paraître en contradiction avec les objectifs de réduction des émissions polluantes, dictés par les pays du Nord.
La crise économique que nous connaissons a marqué un regain d'intérêt pour les politiques macroéconomiques, aussi bien fiscales que monétaires. Elle a aussi montré que certains phénomènes difficiles à anticiper doivent être étudiés et compris de manière plus précise. Paradoxalement, la macroéconomie a bénéficié de cette crise par l'intérêt croissant qu'on lui porte aujourd'hui. Cela étant, elle doit maintenant être capable d'apporter des explications aux phénomènes qui n'ont pas été bien compris et des solutions aux situations que nous connaissons.

L'ambition de la conférence sera donc de dresser un bilan des recherches qui soit à même d'appréhender les dimensions internationales, monétaires et environnementales qui caractérisent les économies modernes. L'objectif sera de proposer un cadre d'analyse clair et suffisamment riche pour étudier les sources de l'instabilité dans les modèles d'équilibre général avec pays et agents hétérogènes, et proposer des réponses en termes de politiques de stabilisation.