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La Lettre n° 42 | Présentation
La bibliothèque Jean-Marie Pesez
Crédits : P. Bleton
par Patricia Bleton

La bibliothèque Jean-Marie Pesez

La naissance du Groupe d’archéologie médiévale (GAM) et l’histoire de sa documentation sont étroitement liées à l’enquête collective du Centre de recherches historiques (CRH) initiée par Fernand Braudel en 1965, intitulée « Villages désertés et civilisation matérielle » (RCP 88 - Recherche coopérative sur programme). Cette enquête est alors placée sous la responsabilité scientifique de Jean-Marie Pesez, sous-directeur d’études à l’EPHE-VIe section, et sous la responsabilité administrative et financière de Jacques Le Goff.
Dès 1965, un groupe informel composé d’archéologues médiévistes participant à la RCP 88 se forme autour de Jean-Marie Pesez à l’occasion d’une première campagne de fouilles à Dracy (Côte-d’Or). Ce groupe aux frontières souples participera aux différentes campagnes de la RCP, de 1965 à 1969, à Dracy toujours, à Condorcet (Drôme), à Villy-le-Moutier (Côte-d’Or) et sera rapidement identifié au sein du CRH comme le « Groupe d’archéologie médiévale ». Certains de ses membres participent à l’aventure polonaise de Saint-Jean-le-Froid (Aveyron) et à celle de Montaigut (Tarn), deux chantiers inscrits à la RCP et dirigés par une équipe d’archéologues de l’Institut d’histoire de la culture matérielle (Académie polonaise des sciences) dont la participation à la RCP entre dans le cadre des accords existant entre l’Académie et l’EPHE.
La fin de la RCP en 1969 ne met toutefois pas un terme à la présence de l’archéologie au CRH ni à celle de l’étude sur la vie matérielle : grâce aux crédits qui continuent à être alloués, par le CNRS notamment, les anciens chantiers font l’objet de nouvelles campagnes et de nouvelles fouilles sont entreprises tout au long des années 1970, à Brucato et Calathamet en Sicile, Fiorentino en Italie et Essertines dans le département de la Loire.
Chaque campagne entraîne la production de nombreux documents à valeur de sources sur les villages désertés : carnets de fouilles, plans, dessins, croquis, cartes, photographies, diapositives. Cette documentation, issue de l’activité des membres du GAM et soigneusement conservée, constitue aujourd’hui autant de fonds d’archives indissociables des travaux du Groupe et nécessaires à ses recherches et à ses publications.
Inséparables des archives, les premières acquisitions de monographies et de périodiques, outils indispensables à la compréhension des sources. Nous sommes au début des années 1970, le GAM est alors domicilié au Musée national des arts et traditions populaires, à Paris, dans le bois de Boulogne. Sa documentation, hors archives, tient dans une large armoire métallique. Les acquisitions sont modestes et dépendent de crédits fluctuants et de dons ; elles se poursuivent néanmoins jusque dans les années 1990 et 2000 et accompagnent les nouvelles thématiques de recherches du GAM : histoire, archéologie et iconographie de la culture matérielle, histoire et archéologie de l’occupation du sol et du peuplement en milieu rural et urbain, principalement en France et en Italie. L’« antique armoire métallique » est bientôt débordée, mais elle suit le Groupe lors de son déménagement et de son installation au 54 boulevard Raspail, siège de l’EHESS, en 1996.

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Jean-Marie Pesez

P. Mane

Quelques années plus tard, le don de la bibliothèque d’archéologie médiévale de Jean-Marie Pesez à sa mort en 1998, celui d’une partie de la bibliothèque de Marcel Lachiver, historien du monde rural, en 2008, accroissent de façon notable les collections du GAM.
Reconnue par le CRH comme l’un de ses cinq pôles documentaires spécialisés, la bibliothèque du GAM, devenue bibliothèque Jean-Marie Pesez, perpétue la politique d’acquisition qu’elle a toujours souhaité mener, en adéquation avec les champs de recherches du Groupe.
Les collections de la bibliothèque Jean-Marie Pesez sont actuellement organisées en trois types de ressources :
- écrites : 2 290 titres de monographies, tirés à part, travaux universitaires ; 85 titres de périodiques dont 6 titres vivants ;
- iconographiques : deux bases de données créées et alimentées par deux chercheurs du GAM. La première compte environ 30 000 images et porte notamment sur l’agriculture médiévale, l’artisanat, la vie quotidienne ; la seconde compte environ 40 000 images et porte sur des domaines allant de l’alimentation, la santé, l’hygiène, la vie domestique, la vie familiale, l’enfance, les jeux, l’éducation, la maison, le mobilier, les animaux, à l’artisanat, la céramique, la peinture, l’enluminure, la guerre, l’armement, les châteaux, les voyages, le domaine maritime, les animaux, les sciences et techniques, etc. ;
- archives des sites de fouilles : 10 000 diapositives (numérisées) et photographies en noir et blanc et en couleur, cartes, plans, carnets de notes de terrain, etc.
La bibliothèque Jean-Marie Pesez accueille en priorité les chercheurs de l’EHESS, les étudiants du master « Études médiévales » et les étudiants de la formation doctorale « Histoire et civilisations » de l’EHESS. La consultation des documents se fait sur place, 190, avenue de France, bureau 538, et sur rendez-vous uniquement, du lundi au vendredi de 10h00 à 12h30 et de 14h00 à 18h00.