Le CRH a entrepris de mettre à la disposition d’un large public les données rassemblées au cours des cinquante dernières années par les grandes enquêtes que ses membres ont successivement lancées. Sous l’égide de Béatrice Marin et Mathieu Marraud, responsables de cette entreprise, la Statistique générale de la France (SGF) vient rejoindre deux bases de données sérielles déjà accessibles dans la revue électronique du CRH, L’Atelier du Centre de recherches historiques : l’enquête agricole de 1852 et l’enquête postale de 1847. Dorénavant, une partie de la Statistique générale de la France est consultable et téléchargeable librement par l’ensemble de la communauté scientifique aussi bien que par les particuliers sur le site de l’Atelier du Centre de recherches historiques. Ce travail a été effectué par Béatrice Marin et Cécile Soudan sous la direction de Gérard Béaur.
La Statistique générale de la France est issue des travaux conduits par l’ancêtre de l’INSEE à partir de 1833 sous l’autorité du ministère du Commerce, puis du ministère de l’Intérieur, enfin du ministère de l’Agriculture et du Commerce. C’est sous l’impulsion de François Furet et d’Emmanuel Le Roy Ladurie qu’une équipe franco-américaine issue du CRH et de l'Inter-University Consortium for Political and Social Research (ICPSR), situé à Ann Arbor, Michigan, États-Unis, entreprit au début des années 1970 de faire saisir et coder les informations contenues dans les épais volumes publiés au 19^e siècle et qui concernaient les recensements de population (1851-1921), le mouvement de la population (1800-1925), l’enseignement primaire mais aussi secondaire et même supérieur (1829-1906), le territoire national et la population française (1800-1890), enfin les enquêtes industrielles (1861-1896).
La récupération de ces données trente ans plus tard, grâce à la persévérance d’Emmanuel Le Roy Ladurie et à l’obligeance du Professeur Grew et de l’ICPSR d’Ann Arbor, d’une part, et grâce à la compréhension de Bernard Lancelot et de l’INSEE, d’autre part, a constitué la première étape de cette opération. Les fichiers, saisis et mis en forme dans un format peu lisible selon les standards de l’époque et des expérimentations pionnières de l’informatique au sein du CRH n’étaient cependant pas directement utilisables en l’état et leur mise en forme était carrément dissuasive. Leur conversion par Béatrice Marin sous forme de fichiers EXCEL directement accessibles a rendu leur présentation plus claire et leur consultation plus aisée. Enfin, leur mise en ligne par Cécile Soudan a assuré la diffusion la plus large possible de ces millions de données élémentaires.
Les données mises en ligne sont les données originales de l'enquête de la SGF, et doivent être comprises elles-mêmes comme formant une source historique. À ce titre, elles peuvent comporter des erreurs ou des lacunes. Leur exploitation ne dispense donc pas d’engager une critique interne du document conforme à la pratique ordinaire historienne pour débusquer des incohérences ou des erreurs éventuelles issues de la compilation initiale des données ou de leur saisie ultérieure. Elle n'engage que les utilisateurs.
Les fichiers sont en accès libre sur le site aux conditions suivantes :
- utiliser les données uniquement à des fins scientifiques ou pédagogiques (et non commerciales) ;
- citer le Centre de recherches historiques en tant qu'auteur des données,
- ne pas faire subir de traitement aux données capables d'altérer leur intégrité.
Le Centre de recherches historiques souhaite par ailleurs être informé des résultats obtenus et publiés à partir de l'utilisation partielle ou totale de ces données. Contactez Béatrice Marin ou Mathieu Marraud.