Au sortir d’un colloque international consacré à Georges Sorel, ses organisateurs décidèrent la création d’une nouvelle revue tout entière vouée à l’étude de l’auteur des Réflexions sur la violence replacé dans l’environnement intellectuel et politique du tournant des xix^e et xx^e siècles : le premier numéro des Cahiers Georges Sorel surgit sur la table des libraires en 1983. Dirigée par Jacques Julliard, on comptait au sein de son Comité de rédaction plusieurs chercheurs de l’EHESS : Jutta Scherrer, Robert Paris, Shlomo Sand, Marie-Laurence Netter.
Revue annuelle, les Cahiers prirent un nouveau titre en 1989 : Mil neuf cent. Revue d’histoire intellectuelle. Ce changement attestait l’élargissement de la revue qui suivait depuis quelques années déjà deux lignes éditoriales l’ayant éloignée de la seule étude érudite de Sorel. La première relève de l’histoire des idées européennes aux xix^e et xx^e siècles (l’idée républicaine, l’anti-antiintellectualisme, les pensées réactionnaires, l’idée coloniale, etc.), la seconde s’attache à l’étude des pratiques intellectuelles. Ces deux axes étaient aussi ceux du Groupe d’études sur la vie intellectuelle contemporaine (GREVIC), groupe du CRH fondé par Jacques Julliard et qui fut longtemps la base intellectuelle de la revue.
Mil neuf cent fut pionnière sur le front d’une nouvelle histoire intellectuelle soucieuse de mettre en évidence les mécanismes de production et d’échanges intellectuels : plusieurs livraisons ont faite date, comme celles sur les revues, les Congrès, les correspondances ou, plus récemment encore, sur les enquêtes ou les controverses, résultats de journées d’études ou de colloques, organisés par la revue ou le GREVIC, structure disparue après la création de l’équipe AHMOC.
On peut se procurer la revue dans plusieurs grandes librairies parisiennes ou en la commandant à l’adresse des Éditions de l’EHESS, 131, bd Saint-Michel – 75005 Paris.