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La Lettre n° 39 | Présentation
GAHOM
par Aline Debert

La bibliothèque du centre de documentation du Groupe d’anthropologie historique de l’Occident médiéval

Au commencement (vers 1984), était un groupe d’étudiants en histoire médiévale qui, sous la houlette de Jean-Claude Schmitt, directeur d’études à l’EHESS, entreprirent une indexation informatisée des enluminures médiévales qu’ils étudiaient. Il fallut donc acquérir des reproductions (alors sous forme de diapositives), un ordinateur (un Apple avec pour seul lecteur des disquettes « floppy », religieusement conservé dans les locaux de l’Institut national d’histoire de l’art), un projecteur, un écran et quelques ouvrages nécessaires à la compréhension des images. Ainsi vit le jour l’actuelle bibliothèque, rattachée à l’ensemble documentaire du CRH. À mon arrivée au sein du Groupe en 1990, la richesse documentaire et patrimoniale du GAHOM tenait dans une armoire métallique située dans un bureau (partagé avec Alberto Tenenti) du 9e étage de l’immeuble du 54 boulevard Raspail.

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Apple II e et sa disquette, premier ordinateur du GAHOM

P.-O. Dittmar

En 1993, la réalisation des trois vidéodisques de la Bibliotheca apostolica vaticana (numérisation et indexation par les étudiants du GAHOM, sous la direction de Jérôme Baschet, des manuscrits enluminés des fonds latins de la reine Christine de Suède, du duc d’Urbino et des 2 200 premiers volumes du fonds Vatican latin) en partenariat avec l’École française de Rome, accéléra l’enrichissement de la bibliothèque grâce à un généreux mécénat. Début 1994, les équipes de recherche du GAHOM déménagèrent au 3e étage du 10 rue Monsieur-le-Prince , où se trouvait déjà une partie de la bibliothèque laissée par Pierre Francastel. Jean-Claude Schmitt profita de ces nouveaux locaux, plus spacieux, pour faire don d’une collection de tirés-à-part. La nécessité d’un catalogue se fit alors sentir et, modernité oblige, ce dernier ne pouvait qu’être informatisé.
L’espoir de nouveaux financements se faisant jour, une politique d’acquisition est mise en place, avec une grande souplesse. Il n’est pas question de constituer une bibliothèque encyclopédique sur l’histoire médiévale. Les efforts se concentrent sur cinq axes principaux, correspondant aux recherches du Groupe : l’anthropologie historique du Moyen Âge, l’image médiévale au sens large (l’enluminure certes mais aussi la sculpture et dans une moindre mesure la peinture murale et le vitrail), la littérature de prédication et les textes fondamentaux (Bible, Speculum humanae salvationis, Vies des Pères, Légende dorée, Roman de la rose, romans arthuriens, etc.), l’histoire comparée des villes dans l’espace germanique médiéval et enfin l’historiographie, notamment la médiévistique. Une attention particulière étant portée aux ouvrages étrangers.
Cette politique d’acquisition reste néanmoins conditionnée aux financements aléatoires et à durée déterminée (accords Balaton, Action concertée incitative (ACI), projets ANR, etc.) dont le renouvellement n’est jamais garanti. C’est pourquoi la bibliothèque ne suit, à son grand regret, aucun abonnement de périodiques.

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Le GAHOM dans les locaux de l’INHA

P.-O. Dittmar

En juin 2004, le GAHOM, à l’exception de son secrétariat qui reste boulevard Raspail, est à nouveau dans les cartons pour s’installer en septembre dans les locaux réhabilités de l’INHA (2, rue Vivienne).

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Vue sur la Galerie Vivienne

P.-O. Dittmar

La somptuosité des locaux et la proximité des Jardins du Palais-Royal compense quelque peu un gain de place quasi inexistant. La bibliothèque s’enrichit des tirés-à-part de Jacques Le Goff et de Christiane Klapisch-Zuber. En septembre 2008, le catalogue « local » est arrêté et le GAHOM entre dans le SUDOC par l’intermédiaire de la bibliothèque de la MSH et de son catalogue Babylone. Il reste, projet des prochaines années, à rétro-convertir l’ancien catalogue pour le verser dans le SUDOC et Babylone. La spécificité du catalogue de la bibliothèque du GAHOM étant le dépouillement systématique des colloques, ouvrages collectifs, etc.
Aujourd’hui la bibliothèque/centre de documentation du GAHOM compte environ 2 000 monographies, plus de 4 000 tirés-à-part, 18 000 diapositives d’enluminures (aujourd’hui numérisées). Elle reçoit les enseignants-chercheurs et les étudiants du GAHOM mais aussi du CRH et de l’École en général, ainsi qu’un nombre important de personnes extérieures (universités étrangères, École des chartes, EPHE, etc.). Un public varié qui favorise les échanges scientifiques, voire les dons d’ouvrages. Le prêt est consenti, soumis à conditions. Il est possible de consulter les bases de données du GAHOM, dont certaines sont en ligne. En revanche, l’Index of Christian Art de Princeton n’est accessible que sur place, de même que la base « Images », et ce pour des problèmes de droits de reproduction.