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La Lettre n° 38 | Déménagement, suite et fin
Les archivistes
Crédits : G. Braunstein
par Brigitte Mazon

Paroles d’archivistes

La campagne d’archivage du « 54 » est terminée. Cinq jeunes archivistes, Diane, Maïa, Mehdi, Pierre et Thibaut, étaient venus rejoindre l’équipe du service des archives pendant six mois. Les conditions de travail n’ont pas été toujours été faciles pour eux dans un immeuble en pleine activité où la réalité du déménagement fut longtemps refoulée. Ils ont été les derniers occupants de nos « trémies », ces espaces aveugles au cœur du bâtiment, devenus greniers à archives après avoir longtemps servi de magasins de livres. Compétents et talentueux, ils ont su se faire apprécier de tous ceux qu’ils ont aidés à l’archivage de leurs papiers. Contrairement à ce qui se passe le plus souvent, c’est dans un contexte vivant qu’ils ont réalisé leur mission. Ils se sont immergés dans la vie des centres et services, ont écouté maintes histoires de vie de chercheurs, ont interrogé les personnels sur les circuits des documents, observé la vie quotidienne de notre établissement. Avec l’aide de quelques jeunes en emploi saisonnier, ils ont « mis en archives » plus de trois mille cartons de documents produits au sein de notre École pendant quarante ans. La tâche accomplie, ils nous quittent pour partir vers d’autres chantiers. Pour beaucoup d’occupants du « 54 » cette intense période de préparatifs du déménagement restera marquée par la présence sereine et efficace des jeunes archivistes. Ils reviendront nous rendre visite dans la bien nommée « salle des poètes », juste à côté de la salle des artistes, au 96 bd Raspail, avant de prendre part à la journée que nous préparons avec Yann Potin sur le bilan de cette grande collecte d’archives.

En attendant, ils nous laissent trois poèmes. L’un nous révèle les quatorze commandements de l’archiviste, l’autre égrène quelques thèmes des « sonneurs de cloches » et « leçons d’à-peu-près » de la mathématique à l’École, un troisième nous chante l’anabase héraclitéenne dans la « cosmopolite EHESS ». Par le choix de leur métier, la connaissance de ses codes et de sa déontologie, ils sont peut-être sur la voie de la « sagesse de l’archiviste » dont Goulven Le Brech nous livre quelques secrets.

À tous, temporaires et permanents des archives de l’EHESS, nous disons notre reconnaissance pour le travail accompli sur lequel nous allons continuer de bâtir le grand projet de centre d’archives des sciences humaines et sociales du campus Condorcet.