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La Lettre n° 37 | Dans les centres et les services | Départ en retraite
Christine Frérot
Crédits : P. R. P.
par Jacques Leenhardt

Christine Frérot

Avant d’entrer à l’EHESS en 1994 en qualité d’ingénieur d’études 2ème classe, Christine Frérot, docteur en sociologie et sémiologie des arts et des littératures (3ème cycle EHESS 1980), a travaillé dans le secteur de l’audio-visuel (responsabilité des ventes d’images d’actualités, Antenne 2) et celui de la diffusion culturelle (responsabilité des activités culturelles, Institut français de Mexico). Ex-boursière de l’université nationale autonome de México (UNAM), elle a poursuivi, parallèlement à ces activités, des recherches sur la réception de l’art de l’Amérique latine en France, réalisé plusieurs expositions en tant que commissaire et collaboré à diverses revues spécialisées en tant que critique d’art, dont Art Nexus (Miami/Bogota).
C’est avec cette expérience riche et variée que nous l’avons accueillie en mai 1995 à l’EFISAL (Équipe fonctions imaginaires et sociales des arts et des littératures) et qu’elle a pu s’intégrer à divers projets et assurer des activités liées aux recherches du groupe. Elle a apporté notamment entre 1997 et 2001 une contribution conséquente au projet de coopération techniqueentre la France et le Brésil sur « La réception esthétique dans les musées d’art contemporain » (accord COFECUB EHESS/USP entre 1997 et 2001), et a fait preuve – au cours des quatre missions qu’elle a effectuées en ma compagnie au Brésil – de son aptitude à s’engager pleinement dans un projet à long terme et à collaborer avec aisance et enthousiasme avec une équipe étrangère. Ses interventions aux différents colloques organisés dans le cadre de cet échange bilatéral ont été effectuées à partir de propositions personnelles et réalisées dans d’excellentes conditions d’intégration à la réflexion menée par les deux équipes.
Par ailleurs, elle a poursuivi et développé, de manière autonome dans le cadre du groupe « Image » du CRAL, une recherche d’ampleur sur la réception de l’art de l’Amérique latine en France au xxe siècle. Au sein de mon équipe, Christine Frérot a montré qu’elle savait prendre des initiatives intellectuelles et méthodologiques et a témoigné en maintes occasions d’un esprit curieux et fiable. Sa capacité d’autonomie (cinq livres publiés, collaboration régulière à la critique d’art) ; son expérience culturelle sur le terrain (commissariats d’expositions et conférences) ; sa faculté d’adaptation aux différences linguistiques, académiques ou institutionnelles ; ses années d’enseignement à Paris III (Censier et IHEAL) ; ses collaborations avec divers ministères et musées en France et à l’étranger ; ses contributions à plusieurs colloques internationaux dont le dernier, en octobre, à l’université de Toulouse Le Mirail, « Les Amériques créatives, Regards croisés sur les discours et les pratiques », sont autant de références permettant d’apprécier la constance de son engagement intellectuel, la cohérence et la continuité  de son travail de recherche.Dans les années à venir, sa collaboration avec l’EFISAL est déjà engagée sur plusieurs terrains : poursuite de sa recherche sur la présence artistique latino-américaine en France au xxe siècle et notamment sur l’invention/construction, par les artistes eux-mêmes, d’une identité latino-américaine dans la distance, thème sur lequel elle travaille aujourd’hui. Membre fondateur et membre actif de la revue internet Art@logie – dont je suis le président – consacrée aux relations entre les arts et l’Amérique latine, elle prépare pour 2011 un numéro consacré au Mexique (espace urbain et création) dont elle aura la responsabilité et  assurera le  suivi éditorial.
Par ailleurs, le comité France-Mexique de l’Année du Mexique en France (2011) a sélectionné et labellisé son projet d’exposition « La Pátria, Demián Flores » qui aura lieu en mars prochain ainsi que diverses propositions de conférences sur l’art mexicain moderne et contemporain.
Aujourd’hui commence donc pour Christine Frérot une nouvelle période dans son travail, marquée par une grande et belle continuité, et je suis heureux de saluer en sa personne une chercheuse infatigable et inventive, dont la collaboration avec notre équipe a toujours été des plus fructueuse, et continuera à l’être dans les années à venir.