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La Lettre n° 46 | Les Éditions de l'EHESS
La foire de Francfort (édition 2005)
par Anne Madelain

Les Éditions à la foire de Francfort

Avec quelques deux cents éditeurs français, dont très peu d’éditeurs universitaires, les Éditions de l’EHESS ont participé du 11 au 16 octobre à la 63e foire de Francfort et exposé sur le stand du Bureau international de l’édition française.

Forte de ses 280 000 visiteurs et 7 500 exposants venant de plus de cent dix pays, la foire du livre de Francfort est le plus grand salon du livre du monde, mais c’est surtout le lieu où se négocient les ventes de droits de tous types d’ouvrages et où se décident de nombreux projets de traduction. Des auteurs phares de la littérature internationale y sont toujours invités (Umberto Ecco, Günter Grass, Eugen Ruge, etc.) et un pays y est chaque année à l’honneur (en 2011, l’Islande avec environ deux cents auteurs). Même si les transformations actuelles de l’édition peuvent rendre moins exclusives les rencontres effectives entre éditeurs, au profit de relations à distance ou virtuelles, Francfort reste le pouls de l’édition mondiale. Le numérique a certes été au cœur de nombreux forums et débats, mais il est maintenant rappelé que son développement « ne tuera pas le papier ».

Francfort c’est bien sûr l’occasion de présenter la production actuelle et à venir. Pour les Éditions de l’EHESS, la nouvelle collection Audiographie et les volumes de la rentrée, comme l’ouvrage sur Evariste Gallois de Caroline Erhard, L’affaire Bomarzo d’Esteban Buch, À vos ordres ! La relation d’autorité dans l’armée française de la Grande Guerre d’Emmanuel Saint-Fuscien ou encore Définir la fiction d’Olivier Caïra. Mais on y présente aussi le fonds et les collections de méthodologie des sciences sociales et d’épistémologie comme Enquêtes ou Raisons Pratiques qui intéressent toujours nos partenaires étrangers.

Dans l’autre sens, la foire offre la possibilité de repérer les titres et tendances chez les éditeurs du monde entier et de rencontrer des agents littéraires, spécialisés dans certaines zones géographiques, intermédiaires de plus en plus précieux pour faire connaître nos ouvrages à l’étranger. Si des rendez-vous spontanés peuvent avoir lieu sur les stands, la plupart des rencontres sont programmées de longue date et les agendas des éditeurs en vue serrés.

Cette édition 2011 a aussi été l’occasion de participer à la réunion de la toute nouvelle association européenne des presses d’université (AEUP). L’association créée en 2010, compte à ce jour une vingtaine de membres dont trois français : les Éditions de l’ENS, les Éditions de la MSH et les Éditions de l’EHESS. Développement numérique, mise en commun de métadonnées, création de catalogues en ligne, stand commun à la foire de Francfort, échange de bonnes pratiques : les chantiers sont nombreux pour affirmer la spécificité des presses universitaires dans un monde éditorial où les frontières entre les genres sont de plus en plus floues, mais où les logiques économiques des grands groupes menacent les projets éditoriaux exigeants.

Publier la traduction d’un ouvrage de sciences humaines, et a fortiori d’un ouvrage de recherche, est une décision qui se mûrit, il faut en outre trouver un équilibre financier et souvent des subsides complémentaires. Dans un contexte international d’accroissement des échanges, la publication de traductions est un acte concret indispensable pour que ces échanges soient aussi intellectuels.